Les bombardements israéliens ont repris dimanche dans le nord de la bande de Gaza, poussant des milliers de Palestiniens à fuir. L’armée israélienne a notamment concentré ses opérations contre le Hamas dans les villes de Gaza et de Rafah. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué un “combat difficile” lors de la réunion hebdomadaire de son gouvernement.
L’armée israélienne a bombardé, dimanche 30 juin, la bande de Gaza, notamment le nord du territoire où elle poursuit ses opérations contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans les villes de Gaza et Rafah.
Ces dernières 24 heures, 43 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne contre la bande de Gaza, en cours depuis près de neuf mois, a rapporté le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Selon des témoins, de nombreuses frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Gaza, dans le nord, ainsi que Rafah et Khan Younès, dans le sud.
Alors que l’armée avait annoncé en janvier avoir démantelé la structure de commandement du Hamas dans le nord du territoire, ses soldats ont lancé jeudi une opération à Choujaïya, un quartier de Gaza-ville, sous une couverture aérienne et de l’artillerie. Les bombardements et les combats se sont poursuivis dimanche pour le quatrième jour consécutif.
“Les gens sont piégés dans leurs maisons à Choujaïya. Il est difficile de sortir du quartier sous les bombardements”, a témoigné Siham Al-Shawa, 50 ans. “Notre vie est devenue un enfer, nous ne savons pas où aller pour nous protéger, ils bombardement partout.”
L’armée a annoncé avoir “éliminé plusieurs terroristes, découvert des armes” et “frappé des dizaines d’infrastructures terroristes” à Choujaïya.
“Nos forces sont en opération partout dans la bande de Gaza”
Entre 60 000 et 80 000 personnes, selon l’ONU, ont fui l’est et le nord-est de Gaza-ville après l’ordre d’évacuation donné jeudi par l’armée. Dans le sud de Gaza, les soldats israéliens ont lancé le 7 mai une offensive terrestre dans la ville de Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas.
Six personnes ont été tuées dans une frappe qui a touché une maison à Rafah et des tirs d’artillerie ont secoué la ville, selon des témoins et des médecins.
“Nos forces sont en opération à Rafah, Choujaïya, partout dans la bande de Gaza”, a déclaré Benjamin Netanyahu à la réunion hebdomadaire du gouvernement, une semaine après avoir affirmé que “la phase intense” de la guerre touchait à sa fin.
“Des dizaines de terroristes sont éliminés chaque jour. C’est un combat difficile que nous menons au sol, parfois au corps à corps, et aussi sous terre”, a-t-il dit en allusion aux tunnels creusés sous terre par le Hamas durant ses années au pouvoir.
L’attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées durant l’attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l’armée.
En représailles, Israël a lancé une offensive de grande envergure sur le Gaza qui a fait jusqu’à présent 37 877 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Alors que les craintes de voir le conflit se propager au Liban se sont récemment amplifiées, dimanche, le Hezbollah a revendiqué de nouvelles attaques anti-israéliennes. L’armée a fait état d’une “attaque de drone explosif” sur le Golan occupé par Israël qui a grièvement blessé un soldat et d’un tir d’obus sur le nord d’Israël.
Elle a affirmé avoir bombardé “des cibles terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban”.
Les exigences inconciliables des deux camps
Samedi, côté israélien des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés à Tel-Aviv, pour réclamer le retour des otages retenus à Gaza et protester contre la stratégie de Benjamin Netanyahu, très critiqué pour sa gestion de la guerre.
Une ex-otage de 26 ans, Noa Argamani, libérée le 8 juin avec trois autres captifs lors d’une opération de l’armée israélienne, a lancé un appel à leur libération dans un message vidéo. “Bien que je sois rentrée chez moi, nous ne pouvons pas oublier les otages qui sont toujours en captivité aux mains du Hamas, et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les ramener à la maison”, a-t-elle déclaré.
Un haut responsable du Hamas basé à Beyrouth, Oussama Hamdane, a indiqué samedi que les négociations en vue d’un accord avec Israël sur un cessez-le-feu et la libération d’otages n’ont mené à aucune avancée.
Il a affirmé que son mouvement avait reçu, le 24 juin, la dernière proposition américaine, mais que celle-ci n’apportait “rien de nouveau”.