Comment un tireur armé d’un fusil d’assaut a-t-il pu se poster sur un toit offrant une vue dégagée sur l’estrade où Donald Trump tenait son meeting ? Et comment a-t-il pu ouvrir le feu à plusieurs reprises, en ajustant suffisamment son tir pour toucher l’oreille de l’ancien président ? L’Amérique est passée à quelques centimètres du gouffre, samedi 13 juillet, et le camp républicain demande désormais des comptes au Secret Service
Une commission de la Chambre des représentants auditionnera sa directrice, Kimberly Cheatle, dès le 22 juillet. Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants, a déclaré que des responsables du Secret Service, du département de la Sécurité intérieure et du FBI seraient auditionnés prochainement.
Même si les informations sur l’incident survenu lors d’un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie, restent parcellaires, il semble que le tireur s’était posté en dehors du périmètre de sécurité établi pour l’événement. Des cartes des lieux publiés par les médias américains montrent que son poste de tir était à moins de 150 mètres de l’estrade de l’ex-président américain.
Un témoin interrogé par la BBC a assuré avoir vu l’homme armé et avoir tenté sans succès d’alerter la police et le Secret Service.
Un nombre de coups de feu « surprenant »
« Comment un tireur armé d’un fusil a-t-il pu se faufiler jusqu’à un toit aussi proche d’un candidat à la présidentielle ? » s’est interrogé le militant conservateur Jack Posobiec sur X.
L’agent du FBI Kevin Rojek, s’exprimant lors de la conférence de presse, a jugé « surprenant » le nombre de coups de feu tirés par l’agresseur.
Cette tentative d’assassinat devrait aboutir à un réexamen en profondeur des mesures de sécurité autour de Donald Trump, qui devrait désormais bénéficier d’un niveau de protection similaire à celui d’un président en exercice, selon l’ancien agent du Secret Service Josep LaSorsa.
« Il va y avoir un réalignement massif », a-t-il dit.
« La gravité de la situation exige un examen minutieux afin d’éviter de tels échecs à l’avenir et d’identifier les responsabilités à tous les échelons », a abondé un autre ancien agent du service rapproché, resté anonyme.
Le Secret Service avait récemment dit avoir renforcé les moyens déployés pour assurer la protection de l’ancien président, qui doit être investi cette semaine comme candidat lors de la convention du Parti républicain.
La plupart des meetings de campagne de Donald Trump se tiennent en plein air, attirent des milliers de personnes et durent plusieurs heures. La police locale aide généralement le Secret Service à sécuriser le lieu de l’événement.
Avant l’arrivée du candidat à bord d’un convoi de voitures blindées, les forces de l’ordre établissent un périmètre de sécurité à l’aide de barrières.
Les membres du public doivent franchir un détecteur de métal, ouvrir leurs sacs, jusqu’à leurs portefeuilles, et nombre d’entre eux font l’objet d’une fouille par palpation.