Au terme de quinze jours d’une incroyable liesse populaire, Paris a dit au revoir à ses Jeux. La ville lumière est entrée dans l’histoire en organisant des JO considérés par beaucoup comme les meilleurs de tous les temps. Après des mois de polémiques et dans une France divisée, ces Jeux se sont révélés être une réussite et ont offert une respiration bienvenue.
La chanteuse française Yseult a conclu la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, dimanche 11 août, en interprétant « My Way », le classique de Sinatra, inspiré du tube « Comme d’habitude » de Claude François. Sur la scène du stade de France, l’artiste a scandé en anglais « Je l’ai fait à ma façon ».
Un clin d’œil à ces Jeux olympiques made in France et à ses incorrigibles Frenchies qui n’en ont fait qu’à leur tête. Du début à la fin de cette olympiade, la compétition aura été marquée par un incroyable vent de liberté et par un souffle de fraîcheur.
Le 26 juillet, lors d’une cérémonie d’ouverture très audacieuse célébrant la diversité, Paris avait secoué le monde avec un spectacle haut en couleurs. Lors d’un spectacle inédit sur la Seine, symboles historiques et messages inclusifs s’étaient mêlés, chansons traditionnelles et hymnes actuels s’étaient mélangés, culture populaire et références pointues s’étaient entrechoquées.
Tout au long de ces JO, les troisièmes organisés à Paris, la France a proposé des Jeux sensationnels. Alors que beaucoup s’attendaient au chaos dans les transports, aux abords des stades ou encore en termes de sécurité, cette olympiade s’est révélée quasi idyllique. Dans le métro, pas de bousculade ; dans les files attentes, que des sourires ; dans les tribunes, que des cœurs à l’unisson. Les Français ont surtout été apaisés de voir qu’aucun attentat n’est venu meurtrir la fête. Grâce à une présence conséquente des forces de l’ordre, la compétition s’est déroulée sans accroc. Et même, contre toute attente, les nageurs olympiques ont pu se baigner dans la Seine.
« Des Jeux comme on en avait jamais vu »
Après des mois de tensions politiques et d’élections à répétition, l’Hexagone a surtout vécu un moment de grâce. Dans les stades ou devant leurs téléviseurs, les Français ont suivi en nombre leurs héros nationaux, qui ont fait une razzia de 64 médailles dont 16 en or, un record absolu.
Ensemble, ils ont pleuré, hurlé, encouragé et félicité ceux et celles qui se sont démenés en versant sueur et larmes pour monter sur le podium. Ces JO nous ont fait du bien collectivement.
« On a vécu des Jeux comme on en avait jamais vu. Paris est redevenue une fête et la France s’est retrouvée », a ainsi souligné Tony Estanguet, le patron du comité d’organisation de Paris 2024, visiblement soulagé d’avoir mené à terme ce projet hors du commun qui avait pourtant essuyé de nombreuses critiques tant sur son coût, que sur son impact écologique ou encore social.
« On se voyait comme un peuple de râleurs, on s’est réveillé dans un pays de supporters déchaînés. On a eu envie de rêver, on a eu Léon Marchand », a-t-il ajouté en faisant référence au chouchou de toute une nation, le nageur français quadruple champion olympique, qui a porté la flamme depuis le Jardin des Tuileries jusqu’au Stade de France, avant qu’elle ne soit officiellement éteinte.
« Cette vague a emporté tout le pays et submergé le monde entier », a insisté Tony Estanguet. Car les Jeux n’ont pas seulement été un succès en France, mais sur tous les continents, enregistrant des records d’audience dans de nombreux pays. Les JO de Paris ont aussi offert une trêve bienvenue dans un monde traversé par de nombreux conflits.
« Merci de nous avoir fait rêver »
Le temps des Jeux, les athlètes ont combattu les uns contre les autres, mais beaucoup ont aussi fraternisé. Une culture de la paix prônée par le président du Comité international olympique Thomas Bach lors de son discours de clôture : « Vous vous êtes respectés malgré les guerres qui divisent vos pays », a-t-il résumé devant un parterre de sportifs dont certaines stars qui ont marqué ces Jeux comme l’Américaine Simone Biles ou le Français Teddy Riner. « Merci de nous avoir fait rêver. Merci de nous faire croire en un monde meilleur pour tout le monde ».
Ces Jeux parisiens resteront dans l’histoire. En transmettant dimanche le drapeau à Los Angeles, la prochaine ville hôte en 2028, la capitale française a placé la barre très haute. Même si pour conclure ses Jeux, elle a proposé une cérémonie plus classique, les spectateurs garderont longtemps en tête les frasques de la déjantée mascotte Phryge, les lieux iconiques des compétitions ou encore l’ambiance délirante dans les gradins.
En faisant venir l’acteur Tom Cruise, qui n’a pas hésité à descendre en rappel du toit du Stade de France pour récupérer le drapeau olympique, la ville californienne promet déjà des Jeux très hollywoodiens. Mais la « french touch » sera difficile à égaler.