Jeux paralympiques : WH1, SM11, T13… tout comprendre aux classifications handisport

Après les JO, les Jeux paralympiques débutent bientôt à Paris, du 28 août au 8 septembre.
Le para athlète américain Miguel Jimenez participe ici à une épreuve du 5 000 mètres T54 à Santiago, le 21 novembre 2023. © Javier Torres, AFP

Après les JO, les Jeux paralympiques débutent bientôt à Paris, du 28 août au 8 septembre. Parmi les épreuves handisport, les spectateurs pourront notamment assister à du para badminton WH1, à de la para natation SM11 ou encore au 100 mètres T13. Pour tout comprendre à la classification de ces épreuves et à leurs sigles, France 24 fait le point sur toutes les disciplines para sport.

Un vrai casse-tête pour les non-initiés ! À l’occasion des Jeux paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre, vous allez découvrir plusieurs épreuves portant des sigles différents : WH1, SM11, T13… Cet assemblage répond à la fois à une logique commune à toutes les épreuves – les lettres font référence au sport et les chiffres au type et au degré de handicap – et à une classification précise pour chaque discipline handisport.

Cette catégorisation a été réalisée par des professionnels du monde médical et technique afin d’évaluer l’impact du handicap sur le geste sportif et la performance de l’athlète. Tout comme la boxe chez les “valides” a ses catégories (51 kg, 57 kg, 63,5 kg…), chaque discipline paralympique a sa propre classification afin que tous les para athlètes soient sur un même pied d’égalité. Ce qui “tend à garantir que les athlètes concourant dans une même catégorie ont des aptitudes fonctionnelles identiques ou similaires”, explique la Fédération française handisport.

Voici le guide des 22 disciplines présentes aux Jeux paralympiques de Paris.

Basket fauteuil

Le basket fauteuil fonctionne avec un système de points attribué aux joueurs. Les points vont de 1 à 4.5, 1 étant le degré de handicap le plus élevé :

  • Classe 1 : athlètes sans abdominaux qui ne peuvent exercer une rotation active du tronc.
  • Classe 2 : athlètes qui peuvent exécuter une rotation du tronc et développer une stabilité active.
  • Classe 3 : athlètes qui ont une mobilité active sur le plan sagittal.
  • Classe 4 : athlètes qui ont une mobilité active sur le plan sagittal et frontal.
  • Classe 4.5 : athlètes qui ont des amputations et handicaps minimes.

Lors des Jeux paralympiques, les cinq joueurs présents sur le terrain ne doivent pas excéder un total de 14 points cumulés.

Boccia

Ce sport, qui n’existe qu’aux Jeux paralympiques, s’apparente à de la pétanque et nécessite précision et adresse. Tous les para athlètes sont classés de BC1 à BC4 (BC signifiant “boccia”). Les para athlètes BC2 et BC4 sont considérés comme autonomes, contrairement aux BC1 et BC3 qui peuvent disposer d’une assistance en raison de leur handicap.

Cécifoot

Cette discipline est réservée aux personnes ayant une déficience visuelle. Les para footballeurs ont un degré de handicap pouvant aller de B1 à B3 (B pour “blind” en anglais ou “non-voyant” en français). Les joueurs de champ ont un niveau B1, soit une acuité visuelle nulle ou très faible et/ou pas de perception de la lumière.

Le gardien peut, quant à lui, avoir une vision plus nette (malvoyant soit B2/B3) ou peut même être voyant. Mais par souci d’équité sur le terrain, tous les joueurs doivent porter un masque occultant.

Escrime fauteuil

L’escrime fauteuil ne concerne que les handicaps moteur : paraplégie, tétraplégie, hémiplégie ou encore paralysie cérébrale. Les para escrimeurs sont classés en trois catégories (mais seules les A et B sont aux Jeux paralympiques) :

  • Classe A : tireur avec équilibre du tronc mais avec un handicap affectant obligatoirement au moins un membre inférieur.
  • Classe B : tireur sans équilibre du tronc.
  • Classe C : tétraplégie.

Goalball

Outre la boccia, le goalball est l’autre discipline présente aux Jeux paralympiques qui n’existe pas aux JO. Ce sport collectif réservé aux athlètes atteints d’un handicap visuel se joue avec deux équipes de trois joueurs qui doivent stopper les tirs de leurs adversaires et marquer le plus de buts possibles.

Comme pour le cécifoot, tous les para athlètes doivent porter un masque occultant et la classification va de B1 à B3 comme suit : 

  • B1 : pas de perception lumineuse ou incapacité de reconnaître une forme.
  • B2 : acuité visuelle ne dépassant pas 1/30e ou champ visuel ne dépassant pas 5°.
  • B3 : Acuité visuelle ne dépassant pas 1/10e ou champ visuel ne dépassant pas 20°.

Para athlétisme

Le para athlétisme regroupe en son sein, comme aux JO, nombre de disciplines : le 100 mètres, le 200 mètres, le lancer de disque, de poids, etc… Elles sont catégorisées par la lettre F ou T – F pour “fields”, les sports de lancers, et T pour “tracks”, les sports de course et de saut.

Les chiffres (de 11 à 64) qui suivent la lettre permettent, quant à eux, de catégoriser la nature du handicap. Pour les dizaines :

  • 10 : déficience visuelle
  • 20 : déficience intellectuelle
  • 30 : lésion cérébrale (debout ou assis)
  • 40 : petite taille, amputé ou assimilé
  • 50 : fauteuil roulant (course ou lancer)
  • 60 : appareillé aux membres inférieurs

Le chiffre des unités sert, pour sa part, à évaluer le degré de handicap des para athlètes au sein de ces six catégories. Il va de 1 à 8 – 1 étant le degré le plus élevé et 8 le plus faible.

Para aviron

Le para aviron concerne principalement les para rameurs atteints d’un handicap visuel, d’une amputation ou encore d’un handicap de membres inférieurs et supérieurs (perte de force musculaire ou de mobilité articulaire). Les catégories dans cette discipline vont de PR1 à PR3 (PR pour “para rowing” ou “para aviron”) : 

  • PR1 : seul avec deux rames. Catégorie réservée aux para rameurs ne pouvant utiliser leurs jambes et leur tronc.
  • PR2 :  équipage mixte à deux, avec deux rames chacun. Catégorie réservée aux para rameurs ne pouvant utiliser que le haut du corps pour ramer.
  • PR3 : équipage mixte à quatre, avec une rame chacun et un barreur. Catégorie regroupant des para rameurs utilisant leurs bras, tronc et jambes, dont 2 déficients visuels maximum.

Para badminton

Les para badistes jouent en simple ou en double, et assis ou debout en fonction de leur handicap. Plusieurs catégories ont été établies en fonction des para sportifs : 

  • WH1 (WH pour “wheelchair” ou “fauteuil roulant”) : para badistes avec un handicap au niveau des jambes et du tronc. 
  • WH2 : handicap au niveau des jambes et minime ou nul au niveau du tronc.
  • SL3 (SL pour “standing / lower” ou “debout / inférieur”) : para badistes avec un handicap au niveau des jambes et un mauvais équilibre.
  • SL4 : handicap moindre qu’un para badiste SL3.
  • SU5 (SU pour “standing / upper” ou “debout / supérieur”) : para badistes avec un handicap sur les membres supérieurs.
  • SH6 (SH pour “standing / short stature” ou “debout / petite taille”) : para badistes de petite taille.

Para canoë

Les normes au para canoë sont les mêmes que pour les JO. Les courses se disputent en kayak (KL) ou en pirogue (VL). Trois catégories sont répertoriées pour cette discipline :

  • KL1 : para kayakistes ayant une fonction très limitée du tronc et sans fonction des jambes. 
  • KL2 – VL2 : les athlètes ont une fonction partielle du tronc et des jambes. 
  • KL3 – VL3 : les athlètes ont une fonction du tronc et une fonction partielle des jambes.

Para cyclisme

Que ce soit sur route ou sur piste, le para cyclisme se divise en plusieurs catégories, avec des vélos adaptés en fonction du handicap des para cyclistes :

  • De C1 à C5 (C pour “cycle” ou “cyclisme”) : réservé aux personnes amputées ou ayant une perte fonctionnelle des membres supérieurs et/ou inférieurs.
  • De H1 à H5 (H pour “handbike” ou “vélo à mains”) : pour les personnes présentant des lésions médullaires ou amputées d’un ou des deux membres inférieurs.
  • T1 et T2 (T pour “tricycle”) : pour les personnes ayant des troubles moteurs et de l’équilibre.
  • B (pour “blind” ou “non-voyant”) : l’épreuve en tandem est réservée aux personnes malvoyantes ou aveugles pratiquant avec un guide valide, appelé pilote.

Para équitation

Contrairement à l’équitation qui compte trois disciplines aux JO, seul le dressage est inclus au programme des Jeux paralympiques. Les para cavaliers sont classés en cinq grades différents : 

  • Grade 1 : avec un handicap important de tous les membres et du tronc.   
  • Grade 2 : avec un handicap affectant le tronc mais avec une fonction normale des membres supérieurs ou une fonction minimale des membres inférieurs.   
  • Grade 3 : avec un handicap sévère des deux jambes mais minimal ou nul au niveau du tronc, ou avec une déficience modérée des bras, des jambes et du tronc.  
  • Grade 4 : avec un handicap des membres supérieurs ou handicap modéré des quatre membres,  ou une petite taille.
  • Grade 5 : avec un handicap visuel pouvant aller jusqu’à la cécité complète.

Para haltérophilie

Pour cette discipline, la force du haut du corps est sollicitée avec une compétition de développé-couché appelée para powerlifting. Les concurrents sont mélangés par catégories de handicaps mais sont séparés par catégories de poids. Il existe dix catégories de poids pour les para athlètes hommes (de -49 kg jusqu’à plus de 107 kg) et dix pour les para athlètes femmes (de -41 kg jusqu’à plus de 86 kg).

Para judo

Cette discipline concerne uniquement les déficients visuels aux Jeux paralympiques. Les para judokas sont classés en deux catégories : J1 (non-voyants) et J2 (malvoyants). Ensuite, les athlètes sont divisés par classes de poids, comme pour les JO.

Para natation

Les para nageurs concourent à trois styles de nage dans cette discipline : S (“swimming”) pour le papillon, le dos et le crawl, SB (“swimming breaststroke”) pour la brasse et SM (“swimming multi”) pour les épreuves quatre-nages. Les athlètes sont ensuite classés avec des chiffres en fonction de leur handicap :

  • 11: para nageurs non-voyants ou avec une faible acuité visuelle.
  • 12 : para nageurs ayant une meilleure acuité visuelle que la catégorie 11 ou ayant un champ visuel inférieur à 10°.
  • 13 : para nageurs ayant le handicap visuel le moins sévère ou ayant un champ visuel inférieur à 40°.
  • 14 : para nageurs ayant un handicap intellectuel.

Para taekwondo

Cette discipline est apparue aux Olympiades de Tokyo en 2021. Les para athlètes sont répartis de la catégorie K41 à K44 (K pour “Kyorugi” ou “combat”). Mais seules les K43 – double amputation des avant-bras ou limitation équivalente au niveau des pieds – et K44 – amputation unilatérale d’un avant-bras ou équivalente au niveau des pieds – sont représentés aux Jeux paralympiques.

Les para taekwondoïstes concourent, ensuite, dans différentes catégories de poids de corps.

Para tennis de table

En fonction de leur handicap, les para pongistes évoluent assis (en fauteuil) ou debout. En simple ou en double, ils sont classés à divers degrés :

  • Classe 1 à 5 : tous les para pongistes évoluent en fauteuil roulant (1 étant le degré de handicap le plus élevé).
  • Classe 6 à 10 : tous les para pongistes évoluent debout, avec un handicap d’un membre inférieur (6, 7 et 8) ou un handicap plus léger et moins visible (9 et 10).
  • Classe 11 : pour les para pongistes déficients intellectuels.

Para tir à l’arc

Le para tir à l’arc est ouvert aux athlètes handicapés physiques aux Jeux paralympiques. Pour ce sport qui est un mélange de précision, de force et de concentration, les para archers sont classés en trois catégories : 

  • Open arc classique : tir à 70 mètres debout.  
  • Open arc à poulies : tir à 50 mètres pour les para archers ayant peu de force dans les bras depuis un siège haut ou un fauteuil roulant.
  • W1 (W pour “weapon” ou “arme”) : tir à 50 mètres réservé aux para archers ayant un profil tétraplégique avec un déficit des membres inférieurs, au tronc et à un bras.

Para tir sportif

Deux armes sont utilisées aux Jeux paralympiques : le pistolet et la carabine. Les para tireurs sont classés en deux catégories en fonction du degré de leur handicap : 

  • SH1 (SH pour “shooting” ou “tir”) : les sportifs de cette catégorie peuvent mobiliser leur arme sans difficulté et tirer en position debout ou assise, en fauteuil roulant ou sur une chaise.
  • SH2 : les tireurs de cette catégorie ont des difficultés réelles pour supporter le poids de leur carabine et peuvent utiliser un support pour les aider. Mais ils conservent toute l’action de guidage et de contrôle de la carabine lors de la séquence de tir.

Para triathlon

La classification de cette discipline est composée des lettres PT (pour “para triathlon”) auxquelles on associe les lettres WC – pour “wheelchair” ou “fauteuil roulant” –, S – pour “standing” ou “debout” – et VI – pour “visual impairment” ou “handicap visuel”. Ce qui donne ensuite neuf catégories en fonction du degré du handicap :

  • PTWC 1-2 : handicap des membres inférieurs. Les para triathlètes utilisent un vélo à mains pour la partie cycliste et un fauteuil roulant pour la course.
  • PTS2 à PTS5 : handicap d’un membre supérieur et/ou d’un membre inférieur. Les para triathlètes n’ont pas besoin de matériel comme pour les catégories PTWC. Ils peuvent, cependant, utiliser des prothèses de membres inférieurs pour le cyclisme et la course.
  • PTVI 1-3 : handicap visuel. Les para triathlètes malvoyants et non-voyants sont en compétition dans ces catégories.

Rugby fauteuil

Cette discipline se pratique uniquement en fauteuil roulant. Comme au basket fauteuil, un système de points est attribué aux para rugbymen (de 0,5 à 3,5) en fonction de leur niveau de handicap : 

  • De 0,5 à 1,5 : les para rugbymen ont généralement une fonction défensive du fait de leur faible mobilité (tétraplégie ou assimilée).
  • De 2 à 3,5 : les para rugbymen sont essentiellement offensifs.

L’équipe alignée sur le terrain est de quatre joueurs et ne doit pas totaliser plus de 8 points.

Tennis fauteuil

En simple ou en double, le tennis fauteuil se pratique selon les mêmes règles que le tennis traditionnel. Les para tennismen sont classés en deux catégories :

  • Open : para tennismen ayant une atteinte aux membres inférieurs. 
  • Quad : para tennismen ayant une atteinte aux membres inférieurs et supérieurs.

Volleyball assis

Cette discipline est réservée aux sportifs pouvant se déplacer en position assise avec facilité et en sécurité. Les para volleyeurs sont soit classés VS1 (VS pour “seated volleyball”) soit VS2 – un handicap plus léger. Lors d’un match, chaque équipe de six joueurs ne peut pas avoir plus d’un joueur VS2 sur le terrain.

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