La dynamique se poursuit. Selon les chiffres de la direction générale des Douanes, les importations rizicoles de la Grande Île ont diminué de 53% lors du premier semestre (entre le mois de janvier et celui de juin). En effet, durant cette période, le pays a importé 125 300 tonnes de cette céréale, une importation inférieure aux 269 000 tonnes enregistrées à la même période l’année précédente. En parallèle, la facture allouée aux importations de riz a également diminué de 38%. Elle est passée de 511,4 milliards d’ariary en 2023 à 316,4 milliards d’ariary en 2024.
Cette tendance est le fruit de l’augmentation de la production locale de riz. Cela renforce sa disponibilité sur le marché ainsi que sa commercialisation sur les circuits nationaux. Selon l’Observatoire du riz, la production rizicole locale a augmenté de 10,6% entre 2022 et 2023. Des données que l’on retrouve aussi dans le document annexé à la Loi de finances rectificative. Cela est dû, entre autres, à la mécanisation et à l’amélioration des techniques de production rizicole pour le pays. Ces techniques novatrices ont permis aux agriculteurs d’augmenter le rendement à l’hectare.
Les bases d’une riziculture résiliente sont donc posées. Sur ces deux dernières années, la tendance est à la baisse pour les importations de riz. Au départ, l’on pensait à une décrue passagère, mais la dynamique s’est inscrite dans la durée. Ce résultat est d’autant plus impressionnant que les conjonctures depuis le début de l’année ne s’y prêtaient pas. Plusieurs intempéries ont touché et inondé des périmètres agricoles importants avec des dégâts qui se sont chiffrés à des millions d’ariary. Normalement, cela aurait dû faire exploser les importations. Néanmoins, il reste encore un chantier à réaliser pour continuer sur cette lancée.
Le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage en a d’ores et déjà annoncé la couleur. Le pays mise sur une augmentation progressive de la production de riz jusqu’en 2027, afin de réduire progressivement le recours aux importations. Le département projette une augmentation de 10 à 15 % de la production du pays. Ainsi, le pays pourrait produire cette année 5,880 millions de tonnes de riz contre 5,320 millions de tonnes de riz en 2023. L’objectif étant de ramener à 0% les importations d’ici cinq ans. Le ministère de tutelle avait alors évoqué le développement de grandes infrastructures qui permettent d’irriguer les périmètres agricoles et de favoriser la culture d’autres variétés de riz, notamment le riz hybride et le riz pluvial.
« L’objectif en 2024 est de cultiver 100 000 hectares de terres et d’augmenter les rendements du riz de 10 à 15%. Ainsi, dans les 5 prochaines années, les importations de riz chuteront à 0% », a indiqué le département.
Source- L’Express de Madagascar