Adaptation au réchauffement climatique : Michel Barnier annonce l’indemnisation des communes inondées

Michel Barnier a également annoncé une grande conférence nationale sur l’eau «pour faire un bilan» sur les politiques menées sur le sujet.

En déplacement dans le Rhône, dans une zone dévastée par les récentes crues, le Premier ministre a annoncé ce vendredi 25 octobre plusieurs mesures pour préparer la France aux conséquences du réchauffement climatique.

S’adapter à une France à + 4 °C d’ici la fin du siècle et son cortège de catastrophes naturelles, oui, mais comment faire ? Le Premier ministre Michel Barnier, en déplacement dans le Rhône pour rencontrer les victimes des récentes inondations, a présenté ce vendredi 25 octobre le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), qui comporte 51 mesures attendues de longue date. «Un euro dans la prévention, c’est sept à huit euros qu’on économise en réparation évitée», a rappelé le Premier ministre face à la presse et aux côtés de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.

D’abord, face à l’ampleur des dégâts causés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le sud du pays les 17 et 18 octobre, «la liste des villes déclarées en état de catastrophe naturelle sera publiée la semaine prochaine», a annoncé le Premier ministre, assurant que ces communes seront indemnisées.

300 millions d’euros pour le fonds Barnier

Ensuite, pour parer aux chamboulements futurs, le gouvernement a annoncé porter le fonds Barnier à 300 millions d’euros en 2025. Cette enveloppe publique est destinée à financer les travaux nécessaires pour réduire la vulnérabilité des territoires face au changement climatique. «Nous proposons d’augmenter ce fonds de 75 millions d’euros en 2025 pour arriver à 300 millions d’euros d’engagements l’année prochaine», a précisé le chef du gouvernement.

Vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses, gel tardif, canicules plus longues, précipitations et sécheresses extrêmes, hausse du niveau de la mer qui entraîne le recul du trait de côte, intensification des cyclones en outre-mer et fragilisation de la biodiversité… Michel Barnier a listé les effets du changement climatique contre lequel il est primordial de lutter en diminuant nos émissions de gaz à effet de serre.

«La France est résolument engagée sur la voie de la décarbonation», a-t-il asséné, précisant que le pays ne doit pas pour autant oublier de se préparer. «Je sais qu’il y a ici où là des gens qui doutent, qui contestent, qui ferment les yeux sur les impacts du changement climatique et la vulnérabilité de nos territoires face à des phénomènes extrêmes de plus en plus récentes, mais il faut regarder la vérité en face», a-t-il encore dit.

Ainsi, Michel Barnier a également annoncé une grande conférence nationale sur l’eau «pour faire un bilan» sur les politiques menées sur le sujet. Selon le Premier ministre, le plan national d’adaptation au changement climatique doit «mettre en cohérence tous les leviers de l’action gouvernementale», en tenant compte «de nos stratégies en termes de biodiversité, d’aires protégées, de zones humides, de la question de la santé liée à l’environnement ou encore des démarches engagées pour l’agriculture et pour la forêt».

Egalement parmi les objectifs, travailler avec les assureurs pour tenter de «maintenir et d’assurer le plus possible un tarif d’assurance abordable et adapté sur tout le territoire», selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique, qui note que la France est parmi les premiers pays à «mettre en place de plan d’adaptation au niveau national».

Investissement

Finalement, rappelant le contexte budgétaire «extrêmement contraint» de la France, le Premier ministre a expliqué que cette adaptation au changement climatique devait être perçue comme un investissement. C’est pourquoi, «une part substantielle du Fond Vert», ce dispositif censé accélérer la transition écologique des territoires, sera désormais consacrée à l’adaptation. Les 51 mesures de ce plan national seront soumises à une consultation publique de deux mois.

Un réchauffement de 4 °C en France est le scénario prévu par les scientifiques si la température mondiale venait à augmenter d’un peu plus de 2 °C, l’Europe se réchauffant plus vite que le reste du monde.

Plus d'Actualités

Autres Catégories