L’audience d’hier en Cour de Pamplemousses a mis en lumière plusieurs interrogations concernant les dépositions recueillies après l’autopsie de Steeve Jacquelin Juliette. Le représentant du Bureau du Directeur des poursuites publiques, Me Nataraj Muneesamy, a minutieusement examiné ces déclarations et a mis en évidence certaines incohérences.
Le constable Chaytun Horeesoran a été appelé à la barre des témoins et confronté aux déclarations qu’il avait recueillies auprès de Christopher Pierre Louis, beau-frère du défunt, à la morgue de l’hôpital Jeetoo. Le représentant du DPP lui a demandé d’identifier les documents officiels, notamment les formulaires PF 57. Le policier s’est exécuté et a reconnu son écriture.
Cependant, la durée de certaines dépositions a soulevé des interrogations. Dans un cas, l’officier a mis 10 minutes pour enregistrer une déposition, tandis qu’un autre document, pourtant plus long, a été rédigé en seulement 5 minutes. Autre point soulevé : l’absence d’initiales du déclarant à la fin de chaque déposition, ainsi que la présence d’une ligne en diagonale, empêchant toute modification ou ajout ultérieur.
Interrogé à ce sujet, le constable Horeesoran a expliqué qu’il s’agissait d’une pratique courante au sein de la police. Cependant, le Police Instruction Manual stipule le contraire. Par ailleurs, un autre statement ne mentionne aucune heure, ce qui a amplifié les doutes du représentant du DPP.
Face aux réponses évasives du policier, la magistrate l’a sévèrement rappelé à l’ordre, l’avertissant des risques de parjure devant la cour.
À noter que le t-shirt porté par Steeve Jacquelin Juliette le jour du drame, le 5 janvier 2023, a été déposé comme pièce à conviction. La prochaine audience est fixée au 27 mars, et le représentant du DPP prévoit de poursuivre l’interrogatoire du constable Horeesoran.
