
Les chiffres du Producer Price Index pour le secteur de l’Agriculture sont sans appel, les prix des produits agricoles à la production ont chuté au dernier trimestre 2024. Les légumes frais ont perdu 10,1 %, la canne à sucre 8,1 % selon Statistics Mauritius. Pourtant, au marché, les prix ne reflètent pas cette tendance. Où se perd donc cet avantage censé bénéficier aux consommateurs ?
Le décalage entre les prix payés aux producteurs et ceux affichés sur les étals n’est pas nouveau. Les intermédiaires et les coûts de distribution jouent un rôle clé dans cette dissociation. Transport, stockage, marges des grossistes et détaillants sont autant de barrières entre la production et l’assiette du consommateur.
Autre facteur aggravant, ce sont les variations saisonnières et climatiques. Une baisse des prix en fin d’année ne signifie pas une tendance durable. Les consommateurs, eux, subissent encore l’inflation sur d’autres postes de dépenses, ce qui neutralise tout bénéfice d’une réduction limitée à certains produits agricoles.
Faut-il encadrer ces écarts ? Certains plaident pour une régulation plus stricte des marges commerciales. D’autres soulignent que la libéralisation du marché empêche toute intervention brutale. Ce qui est certain, c’est que le fossé entre producteurs et consommateurs ne cesse de se creuser.