Elle promet de résister à toute ingérence étrangère

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a marqué mardi 16 septembre les célébrations de l’indépendance de son pays par un discours ferme, affirmant qu’« aucune puissance étrangère ne prend de décisions à notre place » et qu’« aucune ingérence n’est possible dans notre patrie ». Ce message solennel intervient alors qu’elle est la première femme en 215 ans d’histoire du Mexique à présider ces cérémonies hautement symboliques, dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes avec les États-Unis de Donald Trump.

Les festivités avaient débuté la veille au soir avec le traditionnel « grito », cri historique de ralliement prononcé pour la première fois en 1810 lors de la lutte pour l’indépendance contre l’Espagne. Depuis le balcon du Palais national, à Mexico, Sheinbaum a sonné la cloche, perpétuant une tradition célébrée chaque 15 septembre depuis plus d’un siècle. Le lendemain, un grand défilé militaire a déployé des milliers de soldats dans la capitale, renforçant la portée patriotique de l’événement.

Dans son discours, Sheinbaum n’a pas nommé explicitement les États-Unis, mais ses paroles faisaient écho aux pressions exercées par l’administration Trump, qui demande régulièrement au Mexique d’intensifier sa lutte contre les cartels de la drogue et de renforcer la sécurité frontalière. Le président américain avait même proposé d’envoyer des troupes américaines sur le sol mexicain pour combattre les cartels, certains ayant été classés comme organisations terroristes.

Claudia Sheinbaum a toujours rejeté cette idée, arguant que la souveraineté nationale ne peut être compromise. Toutefois, son gouvernement s’est montré plus offensif que celui de son prédécesseur : des dizaines de membres influents des cartels ont été remis aux autorités américaines, et une baisse notable des saisies de fentanyl à la frontière a été enregistrée. La présidente insiste néanmoins sur le fait que ces mesures sont prises « parce qu’elles sont bonnes pour le Mexique », et non sous la contrainte de Washington.

Élue en octobre, Sheinbaum incarne un tournant historique pour le Mexique. Sa présidence, à la fois inédite et symbolique, est marquée par la volonté de défendre l’indépendance et la dignité nationale, tout en affichant une fermeté nouvelle face à son puissant voisin du nord.

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