
Le Marinette, dernier navire de la flottille internationale d’aide pour Gaza, poursuivait encore sa route vendredi matin, selon les organisateurs, après l’interception d’une quarantaine d’embarcations par la marine israélienne. Israël s’apprête à expulser vers l’Europe les militants propalestiniens arrêtés, parmi lesquels la militante suédoise Greta Thunberg et plusieurs personnalités politiques.
« Le Marinette navigue toujours », a confirmé l’organisation Global Sumud dans la nuit de jeudi à vendredi, tout en s’attendant à une interception prochaine. Le bateau se trouvait à environ 150 km des côtes de Gaza. Israël a déjà annoncé qu’il empêcherait toute tentative de « briser le blocus » et de pénétrer dans une zone qualifiée de « zone de combat active ».
Plus de 400 passagers, répartis sur 41 bateaux, ont été arrêtés lors d’une vaste opération de douze heures et transférés au port israélien d’Ashdod. Global Sumud, qui se présente comme une mission humanitaire pacifique, dénonce une « attaque illégale dans les eaux internationales ». Amnesty International parle d’un « acte d’intimidation ». Onze militants grecs ont entamé une grève de la faim pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « détention illégale ».
Mobilisations en Europe et au-delà
L’interception a provoqué une vague de manifestations jeudi dans plusieurs capitales européennes. À Rome et Naples, des milliers de personnes ont dénoncé le soutien du gouvernement italien à Israël. À Barcelone, la foule scandait « Gaza, tu n’es pas seul ». À Bruxelles, environ 3 000 manifestants se sont rassemblés devant le Parlement européen, tandis qu’à La Haye, certains ont bloqué les rails de la gare centrale.
En France, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, de Paris à Rennes. À Genève, 3 000 manifestants ont brièvement affronté la police en déployant un immense drapeau palestinien. Hors d’Europe, des protestations ont également eu lieu en Malaisie, devant l’ambassade américaine à Kuala Lumpur.
Cette flottille, partie d’Espagne début septembre avec 45 bateaux et des centaines de militants issus de plus de 40 pays, entendait dénoncer le blocus imposé par Israël à Gaza, enclave dévastée par la guerre déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.