
Arrivés samedi à Istanbul, 137 militants pro-palestiniens expulsés d’Israël après l’interception de leur flottille à destination de Gaza ont dénoncé des violences et des conditions de détention « inhumaines ».
La flottille internationale Global Sumud, partie d’Espagne début septembre avec 45 bateaux et des centaines de militants de plus de 40 pays, visait à briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Elle a été interceptée mercredi par la marine israélienne alors qu’elle approchait des côtes de l’enclave.
« Nous avons été interceptés par un grand nombre de navires militaires. Tous les bateaux ont été pris d’assaut, nous ont mis à genoux, face contre terre, et frappés si nous bougions », a témoigné Paolo Romano, conseiller régional italien, à son arrivée à Istanbul. Il affirme avoir été privé d’eau et détenu dans une prison israélienne, évoquant « la pire expérience » de sa vie.
Des témoignages similaires ont été rapportés par d’autres militants, dont la Malaisienne Iylia Balais, 28 ans : « Nous avons été menottés, privés de médicaments et d’eau. Certains ont été forcés de s’allonger face contre terre. » Le journaliste italien Lorenzo D’Agostino a, lui, dénoncé un « kidnapping dans les eaux internationales », à plus de 100 kilomètres de Gaza.
Selon Adalah, l’organisation israélienne de défense des droits de la minorité palestinienne, les militants ont subi « des agressions physiques et psychologiques », avec confiscation de médicaments et manque d’accès à la nourriture et à l’eau.
Les militants ont été rapatriés en Turquie à bord d’un avion affrété par Turkish Airlines. À leur arrivée, leurs proches les ont accueillis avec des drapeaux turcs et palestiniens, scandant « Israël assassin ». La Turquie a qualifié l’interception de la flottille « d’acte de terrorisme » et a ouvert une enquête.
Parmi les passagers figuraient plusieurs personnalités politiques et militantes, dont Greta Thunberg, Rima Hassan et Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela. Certains, comme le Libyen Malik Qutait, ont promis de retenter la traversée pour acheminer de l’aide humanitaire à Gaza.
Adalah indique qu’environ 80 autres militants restent détenus en Israël, tandis que 200 audiences judiciaires se poursuivent. Parmi eux figure le Belge Alexis Deswaef, vice-président de la FIDH, actuellement en grève de la faim pour protester contre sa détention.