
Ancienne magistrate et figure anticorruption, Fanirisoa Ernaivo refait surface à Maurice. Mandatée par le nouveau gouvernement malgache, elle est chargée de collaborer avec la Financial Crimes Commission dans le cadre d’enquêtes visant l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga. Son retour sur la scène régionale intervient alors qu’un jugement, circulant sur les réseaux sociaux datant de 2022, la cite comme condamnée à trois ans de prison.
Si Fanirisoa Ernaivo incarne aujourd’hui la rigueur et la transparence judiciaire, son parcours a été semé d’embûches. Ancienne présidente du Syndicat des magistrats de Madagascar, Fanirisoa Ernaivo s’était attirée la colère du pouvoir en dénonçant les interférences politiques dans la justice.
En 2018, elle se lance dans la course présidentielle, avant d’être écartée puis contrainte à l’exil en France, où elle obtiendra le statut de réfugiée politique.
Son retour sur le devant de la scène s’accompagne de vives controverses. Alors que certains remettent en question sa légitimité, un jugement du Tribunal de première instance d’Antananarivo, circulant sur les réseaux sociaux, la cite comme condamnée à trois ans de prison avec mandat d’arrêt à la clé datant de 2022. Ses proches dénoncent une chasse politique orchestrée par des personnalités liées à Mamy Ravatomanga, dont l’influence s’étendrait jusque dans le Pôle anticorruption.
À Maurice, Fanirisoa Ernaivo avance prudemment, consciente du poids symbolique de sa présence. Son objectif : rétablir la confiance judiciaire entre Antananarivo et Port-Louis.