Il a été accueilli dès sa descente d’avion par le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim et participe ce dimanche au sommet de l’Asean, l’association des nations d’Asie du Sud-est. Entre 2017 et 2021, Donald Trump avait boudé ce rendez-vous, mais le président américain a aujourd’hui tout intérêt à se montrer conciliant avec cette région du monde, qui a subi de plein fouet la hausse des droits de douane américains. Donald Trump vient réparer les dégâts causés par sa guerre commerciale, mais pas seulement…
L’accord a été signé à Kuala Lumpur par les Premiers ministres cambodgien Hun Manet et thaïlandais Anutin Charnvirakul, en compagnie de Donald Trump et du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim. Il prévoit notamment la libération de 18 prisonniers cambodgiens, a indiqué le ministère des Affaires étrangères du Cambodge dans un communiqué.
Donald Trump a beaucoup insisté ces dernières semaines pour apparaître comme un faiseur de paix à l’échelle mondiale. Le président américain en a presque fait une obsession en réclamant le prix Nobel de la paix. C’est clairement la raison qui l’a poussé à faire escale à Kuala Lumpur pour présider la cérémonie entre le Cambodge et la Thaïlande.
« Les huit guerres auxquelles mon administration a mis fin, ce n’est jamais arrivé »
Alors que jusqu’ici, Donald Trump avait montré un intérêt très limité pour les sommets des pays de l’Asean. Ce conflit frontalier entre les deux pays voisins a fait une quarantaine de morts cette année. Lors de la cérémonie, le président américain s’est ouvertement auto-congratulé.
« Si je peux prendre du temps et sauver des millions de vies, c’est une chose magnifique. Je ne pense pas pouvoir faire une meilleure chose. Les huit guerres auxquelles mon administration a mis fin en huit mois, ce n’est jamais arrivé. C’est un domaine dans lequel je suis vraiment bon et quelque chose que j’aime vraiment faire. C’est l’ONU pourtant, qui devrait faire ça, mais elle ne le fait pas », a déclaré Donald Trump.
Un accord de paix que le président américain voulait présider à tout prix, même si beaucoup d’observateurs estiment qu’il est précipité. Sur le terrain, la tension est toujours très vive à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande. Les deux royaumes s’opposent depuis plus de cent ans sur le tracé de leur frontière.
Pour pousser les deux voisins à mettre fin au conflit, Donald Trump a utilisé, comme souvent, la menace des surtaxes douanières, à hauteur de 36 % sur les exportations. La surtaxe a été baissée à 19 % une fois l’accord accepté par les deux parties. Ce coup diplomatique, salué par certains comme une réussite, est critiqué par d’autres qui dénoncent une médiation « sous contrainte », instrumentalisée à des fins d’image.
Le Cambodge et la Thaïlande se sont affrontés à leur frontière durant cinq jours en juillet lors de combats menés par leurs troupes au sol, leur artillerie et leur aviation. Ils ont fait au moins 43 morts et provoqué l’évacuation de plus de 300 000 civils. Le différend, ancien, porte sur le tracé de certaines parties de leur frontière.
