
En détention provisoire depuis le 21 novembre 2021 pour un complot visant à renverser le gouvernement de Wavel Ramkalawan, l’homme d’affaires Mukesh Valabhji ne retrouvera finalement pas la liberté conditionnelle. Pour la deuxième fois en quatre ans, sa demande a été rejetée hier par le chef juge Ronny Govinden qui a mis en avant le fait qu’il puisse fuir l’archipel.
Ancien conseiller économique de l’ancien président France-Albert René, Mukesh Valabhji avait été arrêté en même temps que son épouse, l’avoué Laura Valabhji ; l’un des fils de l’ancien président, le lieutenant-colonel Leslie Benoiton ; l’ex-chef de la garde rapprochée de René, le lieutenant-colonel Frank Marie ; ainsi que l’ancien commandant des forces militaires, le brigadier Léopold Payet.

Les charges contre le brigadier ont été abandonnées, bien qu’il ait été établi que les militaires ont importé, avec l’assentiment du gouvernement d’alors et du commissaire de police, les armes découvertes dans une cache au domicile du couple Valabhji au Morne-Blanc, à Sans-Soucis, sur l’île principale de Mahé. En mars dernier, Mukesh Valabhji a produit une photocopie d’une lettre signée par France-Albert René, indiquant qu’il autorisait la dissimulation de ces armes chez lui.
France-Albert René, ayant accédé au pouvoir en 1977 à la faveur d’un coup d’État, craignait qu’il n’en soit victime, d’où un arsenal clandestin chez Mukesh Valabhji où les soldats loyalistes pourraient s’armer. La lettre, bien qu’elle ait été authentifiée par la secrétaire particulière de l’ancien président comme ayant été rédigée le 12 novembre 2003, a toutefois été jugée irrecevable par le chef juge Ronny Govinden.
Au cours de ce procès-fleuve, l’enquêteur principal Davis Simeon a reconnu à la barre que Mukesh Valabhji a été menacé dans sa cellule au QG de la police peu après son arrestation par l’un des gardes-du-corps attitré de Wavel Ramkalawan, Anil Bristol. Il lui a mis un pistolet sur la tempe et l’a intimé de passer aux aveux.
Il a également été découvert que le revolver découvert dans l’enceinte de la résidence de l’oncle du principal suspect – qui s’est installé depuis des années au Japon – et qui aurait dû servir à abattre Wavel Ramkalawan alors qu’il était leader de l’opposition n’est pas le même qui a été produit en cour.
La cache a été découverte lors d’une perquisition par la Commission anti-corruption qui a ouvert une enquête, sur les instructions du gouvernement de Wavel Ramkalawan, sur la disparition des 50 millions de dollars prêtés par les Émirats arabes unis aux Seychelles en 2003 qui faisaient face à un manque de devises pour l’achat de denrées essentielles.


