Madagascar demande le remplacement de l’ambassadrice de l’UE

La Grande île a demandé le rappel d’Isabelle Delattre peu après le vote d’une loi permettant la castration chimique des auteurs de viol commis sur des enfants de moins de dix ans.

La ministre malgache des Affaires Étrangères Rafaravavitafika Rasata a officialisé lundi la demande de rappel de l’ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre. «La raison pour laquelle nous avons demandé le remplacement de l’ambassadrice européenne est qu’il y a eu ingérence dans les affaires internes de l’État malagasy», a-t-elle reconnu lors d’une conférence de presse citée par nos confrères de RFI. «Dans le domaine des relations diplomatiques, il y a des règles strictes à respecter», comme celle de «ne pas se mêler des affaires internes d’un pays», a-t-elle alors tancé.

En cause, la critique publique par la diplomate de la loi malgache, validée le 23 février dernier par la Haute cour constitutionnelle de Madagascar, rendant automatique la castration chirurgicale pour «les auteurs de viol commis sur des enfants de moins de dix ans». Lors d’une conférence de presse, trois jours plus tard, l’ambassadrice de l’UE avait déclaré que cette loi était contraire aux traités internationaux. Une déclaration qui avait jeté un froid avec les autorités malgaches. La cheffe de la diplomatie malgache avait ainsi pris contact avec le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères.

Dans une missive datée du 26 février, Rafaravavitafika Rasata avait ainsi exprimé «son mécontentement» au sujet de la conférence de presse de l’ambassadrice, selon la porte-parole de la commission européenne en charge des Affaires étrangères Nabila Massrali, citée par RFI début avril, et confirmant une information d’Africa Intelligence. La ministre malgache avait alors demandé à Bruxelles de «procéder au remplacement de son ambassadrice».

Toujours selon RFI, citant des sources européennes, il est probable qu’Isabelle Delattre quitte ses fonctions d’ici juillet-août prochains. L’UE a déclaré vouloir «garder de bonnes relations avec Madagascar» tout en disant regretter «les divergences sur l’interprétation de certaines conventions internationales relatives aux droits humains».

Source- Lefigaro.fr

Plus d'Actualités

Autres Catégories