À Madagascar, la situation est assez tendue dans la capitale, Antananarivo

Une centaine de riverains se sont réunis aux abords du Capsat en fin de matinée, le samedi 11 octobre 2025, en soutien à l’initiative d’un groupe de militaires appelant à la désobéissance. © Guilhem Fabry / RFI

À Madagascar, la situation est assez tendue dans la capitale, Antananarivo. Un groupe de militaires a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux ce matin, appelant leurs pairs à « prendre leurs responsabilités » face à la crise que traverse la Grande-Ile. Le ministre des Forces armées a réagi en lançant un appel au calme et au dialogue.

Face caméra et à visage découvert, un colonel connu sous le nom de « Mickael » appelle dans cette vidéo tous les militaires, y compris ceux qui assurent la sécurité des deux palais présidentiels, à rejoindre le Corps d’administration des personnels et services de l’armée de terre (Capsat). Ce camp militaire situé à Soanierana, dans le sud d’Antananarivo, est le cœur logistique et administratif de l’armée malgache, où sont notamment entreposés des stocks d’armes et de munitions. 

« Refusons d’être rémunérés pour tirer sur nos amis, nos frères, nos sœurs »

« Nous, militaires, ne jouons plus notre rôle » accuse le colonel, entouré d’une vingtaine de militaires. « On a préféré s’assujettir et exécuter des ordres bien qu’ils soient illégaux au lieu de protéger la population » poursuit-il avant de lancer un appel à la désobéissance : « Refusons d’être rémunérés pour tirer sur nos amis, nos frères, nos sœurs ». 

En fin de matinée, une centaine de riverains se sont réunis autour du Capsat en soutien à l’initiative de ce groupe de militaires. Mais aucun afflux de forces de sécurité n’a été constaté aux abords de ce camp. C’est ici qu’avait débuté – en 2009 – la mutinerie ayant conduit au renversement du président Marc Ravalomanana et à l’arrivée au pouvoir d’Andry Rajoelina. 

« Le recours à la force provoquant une effusion de sang n’est pas la solution »

Aussitôt, face à la presse de Madagascar, le nouveau ministre des Forces armées, le général Rakotoarivelo, a lancé un appel au calme et au dialogue, en s’adressant particulièrement à ses frères d’armes du Capsat. « Il y a des divergences d’idées mais le recours à la force provoquant une effusion de sang n’est pas la solution » a-t-il déclaré. 

A la suite de cette déclaration, le général Rakotoson, chef d’état-major de l’armée de Terre, s’est rendu au Capsat afin de mener des discussions avec les militaires à l’origine de la vidéo. À la mi-journée, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis à proximité du lac Anosy, où les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser, et dans le quartier d’Ankadimbahoaka, non loin du Capsat. Des partisans du président Andry Rajoelina se sont également rassemblés en fin de matinée dans le quartier d’Antanimena. 

(Source rfi.fr)

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