
Le rapport 2025 d’Afrobarometer montre une chose claire : les Mauriciens sont présents dans la vie publique, mais ils préfèrent s’engager autrement qu’à travers les partis politiques. Ils votent, débattent, participent à des actions dans leur communauté, mais gardent leurs distances avec les structures politiques classiques.
Le chiffre le plus frappant reste celui de la participation électorale : 86 % des citoyens ont voté en 2024, ce qui démontre un attachement fort à la démocratie. Pourtant, seuls 18 % se sentent proches d’une formation politique. La méfiance envers les partis politiques serait grandissante. Ils sont vus comme trop éloignés des préoccupations concrètes des citoyens. L’engagement prend d’autres formes : 63 % discutent de politique ou de sujets sociaux, 19 % participent à des réunions communautaires et 5 % ont pris part à des manifestations. Selon ces chiffres, la participation à l’action civique est palpable, tout comme la volonté de débattre, de s’informer, d’agir localement, sans passer forcément par les partis. Même pendant les campagnes, 30 % des Mauriciens se sont mobilisés, souvent pour des causes ou des candidats, sans adhésion partisane.
Enfin, malgré une quasi-universalité de l’accès à Internet (99 %), seuls 6 % partagent du contenu politique en ligne. Cela peut se traduire par une prudence face aux débats numériques ou un désintérêt pour la politique formelle sur ces plateformes.
En somme, les Mauriciens restent très présents dans l’espace public, mais l’expression de leur citoyenneté évolue. Ils adoptent d’autres méthodes pour faire entendre leur voix.