Au sein du Mouvement militant mauricien, le temps est aux grandes introspections. La remise en question de Paul Bérenger quant à sa place au sein du gouvernement a agi comme un révélateur d’un mal plus profond : la fracture entre deux générations. D’un côté, les jeunes militants, en faveur d’un retour aux idéaux fondateurs du parti du cœur ; de l’autre, la vieille garde, fatiguée par des années d’opposition, qui préfère le pragmatisme au risque du renouveau.
La remise en question de Paul Bérenger quant à sa place au sein de l’Alliance du Changement a fait éclater au grand jour un bras de fer entre la jeune génération du « parti du cœur » et la vieille garde. Les premiers, proches de Joanna Bérenger, se réclament des idéaux fondateurs du Mouvement militant mauricien et s’alignent sur la position du Lider Maximo : l’alliance gouvernementale doit, sans tarder, honorer ses promesses électorales.
Mais entre la fidélité des jeunes à ces convictions et la tentation du compromis de la vieille garde confortablement installée à l’hôtel du gouvernement, un fossé se creuse durablement. Celle-ci, éprouvée par deux décennies de traversée du désert, verrait dans le maintien du MMM au pouvoir une façon d’honorer ces promesses qui tardent.
Samedi, lors du comité central, la vieille garde a tenté de ramener les jeunes à la raison. Mais la crise existentielle de Paul Bérenger devrait de nouveau atteindre son point culminant ce vendredi. S’il met sa menace de siéger comme « backbencher » à exécution, le leadership du parti pourrait échouer, à Ajay Gunness, et Ariane Navarre-Marie siégeant comme no 2 au gouvernement.
Paul Bérenger, aurait alors tout le loisir de constater qui, de ceux qu’il a encensés ces dernières années, lui emboîteront le pas, ou s’il ne pourra compter que sur sa fille et l’un de ses plus fidèles lieutenants. Il faudra, en attendant, patienter jusqu’au prochain épisode de cette bataille générationnelle où ne se joue rien de moins que l’âme du MMM.
