Bradley Vincent blanchi : « Je veux que mon cas serve de référence pour que les athlètes ne se laissent pas faire »

Trois ans après avoir été suspendu par le Comité Olympique Mauricien, le nageur Bradley Vincent a été blanchi par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).

Trois ans après avoir été suspendu par le Comité Olympique Mauricien, le nageur Bradley Vincent a été blanchi par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Privé des Jeux des Îles et, surtout, des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, il préfère aujourd’hui tourner la page et se concentrer sur son retour dans les bassins.

24 heures après le verdict du TAS, comment vous sentez-vous après tout ce que vous avez traversé ?

Je suis soulagé et heureux de cette décision. C’est une vraie joie, surtout que, selon moi, je ne méritais pas une telle sanction. D’ailleurs, la personne à l’origine des accusations n’est même plus là. Finalement, ça fait du bien de savoir que je continue à avancer dans ma carrière, malgré tous les efforts qui ont été faits pour y mettre fin.

Pendant ces trois années, avez-vous reçu une proposition de médiation ou une tentative d’arrangement à l’amiable ?

(Il sourit) Oui, l’année dernière, le Comité Olympique avait proposé de lever ma suspension… mais seulement après les sélections pour les Jeux Olympiques. J’ai donc décidé de ne pas donner suite. Aujourd’hui, c’est différent : j’ai été officiellement blanchi. Cette reconnaissance me permet enfin de me concentrer pleinement sur mon retour.

Cet épisode restera sans doute une étape marquante de votre parcours. Est-ce une source de motivation pour la suite ?

Absolument. J’ai bien repris l’entraînement. J’ai une équipe formidable autour de moi : mon coach Philippe Pascal, le club CAMO qui me soutient, et à Maurice, l’équipe de Côte d’Or avec Gulshan qui s’occupe de ma préparation physique. J’ai aussi accès à des kinés, des masseurs… Franchement, c’est la meilleure structure que j’ai eue depuis le début de ma carrière. Je tiens à remercier chacun d’entre eux, ainsi que ma famille et ma femme qui m’ont soutenu mentalement. Grâce à eux, je peux vraiment me relancer.

La page est tournée. Quels sont les projets à venir pour le nageur le plus rapide de Maurice ?

Avec cette décision, je peux désormais m’investir à 100 % dans ma préparation, que j’ai reprise depuis le début de la saison. Je suis plus serein et concentré. Mon prochain objectif, ce sont les Championnats du Monde en juillet, et plus loin, les Jeux du Commonwealth l’année prochaine. Je veux revenir plus fort.

Aujourd’hui, vous êtes perçu comme un symbole pour les sportifs qui se sentent injustement traités. Quel message voulez-vous leur adresser ?

J’espère vraiment que mon expérience servira de leçon — aussi bien aux dirigeants qu’aux athlètes. À mes collègues sportifs, je veux dire : vous n’êtes pas seuls. Il existe des moyens, des personnes pour vous aider. Ne vous laissez pas intimider ou opprimer. Si vous êtes victimes d’injustice, battez-vous, ne lâchez rien, surtout pas votre sport. Ce n’est pas à un dirigeant de décider quand une carrière doit s’arrêter. C’est ça, ma plus grande victoire dans cette histoire.

Interview réalisée par Fabrice Coiffic.

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