COI: Emmanuel Macron plaide pour l’intégration de Mayotte

Lors de son discours à l'ouverture du sommet des chefs d'État de la commission de l'océan Indien, Emmanuel Macron a appelé à l'intégration de Mayotte dans cette instance de coopération.

Pour Mayotte, l’ouverture du sommet des chefs d’État de la commission de l’océan Indien donne le sentiment d’une fête à laquelle on n’est pas convié. Ce jeudi 25 avril, au centre de conférences internationales d’Ivato à Madagascar, les cinq pays membres ont eu droit à des chants traditionnels à l’occasion de la cérémonie d’entrée des drapeaux des pays membres, y compris “la France au titre de La Réunion.” Une vidéo baptisée “ode aux cinq joyaux de l’océan Indien” a été diffusée, mettant en avant les paysages de chaque territoire, sauf Mayotte.

Il aura fallu attendre le discours d’Emmanuel Macron pour entendre le nom du département français, à trois reprises. Le président a plaidé pour “l’intégration de l’ensemble de nos îles dans la coopération régionale” de la COI. “Nos territoires font face aux mêmes défis, ces défis ne connaissent pas de frontière“, a déclaré le chef d’État. “Nous ne pouvons pas laisser un territoire à l’écart d’un certain nombre de nos programmes, je pense bien entendu à Mayotte.”

Azali Assoumani évoque “un professeur qui s’appelle Louis de Funès”

Ces propos étaient attendus, Emmanuel Macron avait déjà annoncé ce lundi lors de sa visite à Mayotte qu’il porterait cette question lors du sommet. Il n’a d’ailleurs pas manqué de saluer “les présidents des collectivités ultramarines“, en l’occurrence la présidente de la région Réunion, Huguette Bello, le président du département de La Réunion, Cyrille Melchior, mais aussi le président du département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, convié au sommet par le président français.

Le président français a appelé “à avancer de manière pragmatique vers cet objectif“. Un message adressé avant tout à son homologue comorien, qui s’oppose fermement à l’intégration de Mayotte à la COI. “Mon cher frère Emmanuel Macron, j’ai un professeur qui s’appelle Louis de Funès et qui m’a appris qu’il ne faut pas répondre aux provocations”, a répliqué le président Azali Assoumani, entraînant quelques applaudissements de l’assemblée. “L’ADN de la COI, c’est le respect du droit international, ainsi en vertu du droit international, l’île de Mayotte est une île comorienne.

“Mon frère Macron”

Avec les présidents français, y compris mon frère Macron, nous nous sommes attelés à un dialogue franc, sincère et responsable pour aboutir à une solution moralement acceptable pour la résolution de ce différend territorial qui nous oppose“, a poursuivi le président de l’Union des Comores, qui assure la présidence tournante de la commission. Azali Assoumani a ajouté vouloir “approfondir ce dialogue au niveau bilatéral comme cela avait été agréé avec sagesse par nos aînés lors du deuxième sommet de la COI.” Cette position est partagée par les autres États membres de la commission : puisque l’instance décide à l’unanimité, c’est avant tout les Comores qu’il faut convaincre. 

Le président malgache, Andry Rajoelina, et le secrétaire général de la COI se sont exprimés avant Emmanuel Macron. Ensuite, ni le Premier ministre mauricien, ni le président seychellois n’ont commenté cette demande française. Si les tables rondes sur la sécurité et la souveraineté alimentaire se déroulent actuellement à huis clos, il y a peu de chance que ce dossier avance au-delà de cette passe d’armes. Aucune rencontre n’est prévue entre les chefs d’État français et comorien, Emmanuel Macron a également écourté son déplacement dans l’océan Indien. Il quittera Madagascar en début d’après-midi pour assister ce vendredi aux obsèques du pape François.

Source: la1ere.francetvinfo.fr

Plus d'Actualités

Sport mauricien : inquiétudes du CIO

Le CIO envoie une missive pour tenter de résoudre le quiproquo entre les deux parties. À défaut, Maurice s’expose à une suspension du mouvement olympique.

Autres Catégories