
La courbe démographique de Maurice continue de s’infléchir, un phénomène visible à travers la baisse des naissances, avec seulement 12 853 enregistrées en 2024, soit un recul marginal de 0,1 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’inscrit dans un phénomène plus large de vieillissement accéléré de la population, où la proportion des jeunes recule tandis que celle des plus de 65 ans progresse inévitablement.
À Maurice, la combinaison d’un coût de la vie élevé et d’une évolution des mentalités, où la parentalité devient secondaire, contribue à cette dynamique.
À Rodrigues, toutefois, la situation se distingue nettement. Bien que le taux brut de natalité ait légèrement augmenté, passant de 16,2 naissances pour 1 000 habitants en 2015 à 17,3 en 2024, il reste largement supérieur à celui de Maurice. Cette hausse modeste reflète une fécondité plus soutenue et des conditions démographiques distinctes. Contrairement à Maurice, qui fait face à une population vieillissante, Rodrigues connaît encore un afflux de naissances, ce qui pourrait assurer une base plus jeune et dynamique pour l’avenir.
Ainsi, au cours des dix dernières années, Maurice et Rodrigues ont suivi des trajectoires démographiques opposées. Tandis que Maurice s’enfonce dans un ralentissement démographique, avec des conséquences sur sa population active et sa croissance, Rodrigues, avec un taux de natalité plus élevé, pourrait bénéficier d’une structure sociale plus jeune. Cette divergence pourrait nécessiter des politiques distinctes pour chaque île afin d’assurer un avenir durable pour la République.