En l’espace d’une semaine, plus d’une dizaine de vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des membres du public en train de se faire justice eux-mêmes sur des présumés cambrioleurs.
Pour ne citer que deux cas ; le jeune homme qui avait attaqué et dépouillé un chauffeur de taxi, à Ste-Croix, a été ligoté et lynché par le public. Alors qu’à Riche-Terre, un autre présumé voleur a été poussé du premier étage d’un immeuble, après avoir été pris en flagrant délit.
Il s’agit d’un phénomène qui prend de l’ampleur, mais en même temps bafoue les règles en matière de droits humains.
Comment expliquer que l’on veuille se faire justice soi-même, alors que nous sommes dans un Etat de droit et qu’il existe une force policière responsable de l’ordre public ? Ecoutons l’explication du psychologue Krishna Seebaluck.
« Il y a une peur derrière cela, une peur d’être volé, une frustration ou une interrogation sur la capacité de la loi et de la police à contrôler cette situation ».
Mais attention, le lynchage public est illégal. Une victime de vol qui cherche à punir le voleur, risque de se trouver à répondre d’un délit, à son tour.
C’est le sergent de police Sangeeren Nallan qui le dit.
« Un citoyen a le droit d’arrêter un voleur, mais dès que le voleur est arrêté, la police doit être informée. Si le voleur signale qu’il a été battu, la personne responsable de cet acte doit également être arrêtée ».
15,000 cas de vol sont enregistrés en moyenne par la police par an. Qu’est-ce qui pousse une personne à commettre un vol ? Komal Boodhun est criminologue.
« Les gens ne réfléchissent pas aux conséquences du vol. Dans la situation économique et sociale actuelle, certains pensent que c’est le seul moyen de joindre les deux bouts ou d’avoir une bonne vie sociale ».
Se faire justice soi-même, est une réaction humaine compréhensible. On peut aussi trouver la justice trop lente et ne pas faire confiance aux institutions. Mais prendre la loi entre ses mains est un délit punissable.