
Entre Maurice et la France, Tromelin reste au cœur d’un différend diplomatique ancien mais toujours actif. Cet îlot inhabité n’a rien d’imposant, mais il est entouré d’une vaste zone économique exclusive qui suscite l’intérêt des deux pays. Depuis l’indépendance, Maurice estime que Tromelin aurait dû lui revenir, en raison d’ambiguïtés historiques liées au traité de Paris de 1814. Malgré des tentatives de compromis, la question demeure ouverte.
Tromelin, situé à 550 kilomètres au nord de Maurice, ne mesure qu’un kilomètre carré et n’abrite qu’une petite équipe chargée d’une station météorologique. Son importance vient surtout de la zone économique exclusive de 280 000 km² qui l’entoure. Maurice base sa revendication sur le fait que la version anglaise utilisée du traité de Paris de 1814 laisse entendre que Tromelin faisait partie des dépendances de l’île de France transférées au Royaume-Uni. La France, s’appuyant sur la version originale en français, maintient sa souveraineté.
Un accord-cadre de cogestion signé en 2010 avait ouvert la voie à une coopération dans la gestion des ressources, de l’environnement et de la recherche, mais il n’a jamais été ratifié par le Parlement français. Depuis, le dossier revient régulièrement dans les discussions bilatérales sans résolution concrète.
Tromelin porte aussi une page sombre de l’histoire. En 1761, après le naufrage du navire L’Utile, des esclaves malgaches sont abandonnés sur l’îlot. Ce n’est qu’en 1776 que les huit derniers survivants sont secourus. Leur histoire, symbole des violences de l’esclavage, continue de résonner aujourd’hui.


