« Notre Europe est mortelle ». Ce jeudi 25 avril, pour son retour à la Sorbonne, Emmanuel Macron a appelé l’Europe à un « changement de paradigme ». Et à devenir non plus une seule Europe souveraine, mais une « Europe puissance ». Sept ans après son premier grand discours sur les enjeux européens, le chef de l’État l’a souligné : si l’Union européenne a su surmonter de nombreuses crises ces dernières années, celle du Covid-19 ou de l’énergie en particulier, les attaques contre les démocraties libérales, la guerre en Ukraine et les rivalités entre la Chine et les États-Unis ont changé « les règles du jeu ». « Notre Europe peut mourir et cela dépend de nous, de nos choix », a averti Emmanuel Macron.
Et le premier domaine où l’Union européenne doit opérer une véritable révolution est celui de la défense. Le chef de l’État a été formel : « Nous ne sommes pas armés face aux risques qui sont les nôtres. » Et de poursuivre : « La France a doublé son budget de défense, mais ce réveil est encore trop faible, trop lent. » Un constat qui vaut aussi à l’échelle de l’Union. « L’Europe est dans une situation d’encerclement, nous sommes encore trop lents. Pas assez ambitieux. » Or, si l’Otan reste « essentielle » pour la sécurité du continent, Emmanuel Macron l’a rappelé : « Les États-Unis ont deux priorités : les États-Unis d’abord et la question chinoise. »
Pour « une défense européenne stratégique »
En conséquence, il a appelé à faire émerger une défense « crédible du continent européen ». Et cela passera par de nouveaux investissements de défense. Face à la Russie, puissance dotée de l’arme nucléaire et qui a lourdement investi dans ses capacités de frappes balistiques, Emmanuel Macron plaide pour « une défense européenne stratégique ». Laquelle pourrait s’articuler autour d’un « bouclier antimissiles » et de capacités de « frappes dans la profondeur ». Il l’a assuré : la France, pays lui aussi doté de l’arme nucléaire, y « jouera tout son rôle ».
Pour crédibiliser, en clair mettre sur pied une telle architecture de défense, Emmanuel Macron a avancé l’idée de créer une « académie militaire européenne » et « une force de réaction rapide » d’ici à 2025. Une force qui serait capable de « déployer jusqu’à 5 000 militaires dans des environnements hostiles. »
Source- SudOuest.fr
