C’est un cafouillage qui pourrait paraître administratif mais qui soulève un enjeu mondial. Plusieurs membres d’Afrinic, le registre régional d’Internet pour l’Afrique et l’océan Indien, dénoncent des communications contradictoires sur les dates du vote. Certaines annonces évoquaient une période du 8 au 12 septembre, d’autres du 9 au 15, tandis qu’un courriel officiel fixait finalement les élections du 10 au 12. Pour les membres établis hors de Maurice, ce flou entretient un climat de méfiance, car chaque décalage remet en question la crédibilité de la compagnie et du pays.
Le problème est d’autant plus grave qu’il touche à l’intégrité d’une institution clé pour le réseau Internet mondial. Afrinic, basée à Ébène, gère la distribution des adresses IP pour tout un continent. Une défaillance dans ses élections fragilise la gouvernance de l’Internet en Afrique mais aussi la confiance des partenaires internationaux. Les soupçons de fraudes passées, l’usage contesté d’une plateforme de vote américaine et le rôle du receiver déjà critiqué accentuent les inquiétudes.
La Cour suprême a d’ailleurs imposé une supervision directe par le bureau du Commissaire électoral. Irfan Rahman s’est rendu ce matin dans les locaux d’Afrinic pour constater les préparatifs. Les membres d’Afrinic, qui sont des associations regroupant les Internet Service Providers de plusieurs pays, ont envoyé des courriels au Commissaire électoral mais n’ont pas reçu de réponse sur leurs craintes.
Derrière ces querelles procédurales se joue en réalité la crédibilité d’une organisation vitale pour l’écosystème numérique africain. Une panne de gouvernance à Afrinic ne serait pas une crise nationale ou régionale, mais un signal inquiétant pour la stabilité d’Internet à l’échelle planétaire.
