
Dans son communiqué émis vendredi dernier pour annoncer que le milliardaire malgache Mamy Ravatomanga a été placé en état d’arrestation, la Financial Crimes Commission évoque non seulement les délits de blanchiment de capitaux à Maurice, mais rappelle aussi l’existence d’une enquête initiée en 2011 et close en 2013, en raison d’un manque de preuves et de la non-collaboration des autorités malgaches, dans laquelle le nom de l’homme d’affaires est cité. Il s’agit en fait de celle ouverte sur le trafic de bois de rose entre Tana et Port-Louis.
C’est une affaire qui a fait grand bruit à l’époque. En juin 2011, cinq conteneurs de bois de rose à destination de la Chine sont interceptés à Port-Louis, à la demande du Premier ministre malgache d’alors, Albert-Camille Vital, auprès du ministre des Finances, Xavier-Luc Duval. À l’époque, le leader de l’opposition, Paul Bérenger, exigera des réponses à travers deux Private Notice Questions.
Le Premier ministre Navin Ramgoolam avait alors confirmé que le nom de Mamy Ravatomanga avait été évoqué dans cette affaire. L’enquête avait été ouverte par l’ex-Independent Commission Against Corruption, la Financial Intelligence Unit, la Mauritius Revenue Authority ainsi que la police. L’assistance de la Banque mondiale avait même été sollicitée afin de déterminer l’identité des bénéficiaires de ce trafic.
Des allégations avaient été formulées à l’époque contre un ancien ministre du MSM. Mais une Form 100 avait été émise contre lui, faute de preuves concrètes. L’existence d’une bande sonore dans laquelle on l’entend donner des instructions a même longtemps circulé dans les couloirs de l’hôtel du gouvernement.


