Enquête judiciaire sur les dialysés : le témoignage bouleversant de Jyoti Jeebun

Jyoti Jeebun affirme que son époux avait été laissé à l’abandon à l’hôpital de Souillac...

La veuve de Neman Jeebun a témoigné, hier, devant la Cour de Curepipe dans le cadre de l’enquête judiciaire instituée pour faire la lumière sur le décès de 12 patients dialysés durant la crise sanitaire d’avril 2021.
Jyoti Jeebun affirme que son époux avait été laissé à l’abandon à l’hôpital de Souillac, alors qu’il éprouvait de grandes difficultés respiratoires.
En larmes, elle a livré un témoignage bouleversant, évoquant les derniers moments partagés avec son mari par téléphone, peu avant son décès survenu le 11 avril.

Avant la pandémie, Neman Jeebun, bien qu’en dialyse, menait une vie active. Passionné de plongée sous-marine, amateur de jardinage, il respirait la vie. Mais tout a basculé lorsque les autorités l’ont contraint à se placer en quarantaine à l’hôtel Tamassa.
Devant la Cour de Curepipe, sa veuve, Jyoti Jeebun, a raconté avec émotion ce changement brutal. Le vendredi 27 mars, son époux devait recevoir une séance de dialyse, mais celle-ci n’a jamais eu lieu. Il a fallu attendre trois jours pour qu’elle soit enfin effectuée, et encore, de manière incomplète.


Lorsqu’il a été transféré puis admis à l’hôpital, Neman Jeebun a été isolé, sans véritable suivi médical. Selon son épouse, les patients abandonnés dans cette salle de quarantaine devaient frapper violemment à la porte pour espérer l’attention d’un infirmier.
Le soir du 7 avril, Neman, en détresse respiratoire, a contacté sa femme par téléphone. Malgré plusieurs appels aux infirmiers, personne n’est intervenu. Même l’appel de leur fils à l’hôpital est resté sans réponse. Ce n’est qu’en sollicitant un autre médecin à l’extérieur qu’une assistance a finalement été obtenue.


Transféré d’urgence à l’hôpital ENT de Vacoas, la famille a été informée que son état nécessitait un traitement intensif. Pire encore, on leur a signalé qu’il serait désormais injoignable au téléphone.
Le 11 avril, le couperet tombe… Neman Jeebun est décédé.


Effondrée, Jyoti Jeebun demande aux autorités d’assumer enfin leurs responsabilités. Elle dénonce un système qui, en pleine crise, a laissé son époux et tant d’autres livrés à eux-mêmes, privés de soins, privés d’humanité…

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