Entre Harris et Trump, deux visions des États-Unis s’opposent lors d’un débat crucial pour l’avenir du pays

À moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine, les deux candidats Kamala Harris et Donald Trump se sont retrouvés face à face pour un débat télévisé mardi 10 septembre.

À moins de deux mois de l’élection présidentielle américaine, les deux candidats Kamala Harris et Donald Trump se sont retrouvés face à face pour un débat télévisé mardi 10 septembre. Une joute verbale offensive durant laquelle deux visions bien différentes de l’Amérique se sont opposées, avec une Kamala Harris qui semble avoir dominé l’échange.

Au cours d’un débat télévisé aux enjeux conséquents pour la présidentielle américaine et le pays, Kamala Harris et Donald Trump ont durement ferraillé, s’accusant mutuellement de mentir et opposant leurs visions opposées de l’Amérique à moins de deux mois d’une élection présidentielle d’ores et déjà historique.

Ce fut la première rencontre entre la Démocrate et le Républicain qui briguent la présidence des États-Unis et ce ne fut pas une des plus cordiales. Même si les deux candidats se sont serrés la main au départ de ce débat, très vite, le ton est monté.

« Le taux de chômage le plus important depuis la Grande Dépression »

Dès les premières prises de parole, notamment sur l’économie, les deux candidats se sont écharpés sur la situation économique du pays. « Donald Trump nous a laissé le taux de chômage le plus important depuis la Grande Dépression », a déclaré la vice-présidente démocrate à propos du mandat de l’ancien président républicain de janvier 2017 à janvier 2021, estimant que l’administration Biden, durant son mandat, a « nettoyé le bazar qu’a mis Donald Trump ». S’adressant au peuple américain, elle a déclaré que « Donald Trump n’a aucun projet pour vous ».

De son côté, l’ancien président américain a choisi l’inflation pour porter les premiers coups. Selon lui, la persistance de l’inflation sous l’administration du président démocrate Joe Biden est un « désastre » pour la population. Avant de basculer rapidement sur son principal thème de campagne, l’immigration : Trump a avancé être le seul à pouvoir faire face à la Chine contrairement à son adversaire, une « marxiste ».

« Ouvrir les vannes de l’immigration » et fausses informations

Et c’est l’air grave, le visage fermé et le regard braqué vers la caméra, sans jamais regarder son adversaire, que Donald Trump a accusé sa rivale de vouloir « ouvrir les vannes de l’immigration ». Selon lui, la politique migratoire de sa rivale provoquera une « troisième guerre mondiale », alors que Kamala Harris multiplie les ouvertures et les regards à son encontre.

Et comme à son habitude, l’ex-président n’a pas hésité à user de fausses informations pour faire valoir son point de vue. Ainsi, il a repris l’accusation mensongère de son camp selon laquelle des migrants haïtiens mangent « des chats et des chiens » dans une ville de l’Ohio (nord-est). « À Springfield, (…) ils mangent les animaux de compagnie des habitants. C’est ce qui se passe dans notre pays », a dit le candidat républicain.

Sur la très sensible question de l’avortement, Donald Trump, n’est pas passé par quatre chemins et a tancé les positions des démocrates sur l’avortement, les accusant de vouloir « exécuter les bébés » avant le terme de la grossesse. Kamala Harris, elle, avance que Trump est à l’origine du renversement de Roe v. Wade : « Trump interdit l’avortement sans exception, même en cas de viol ou d’inceste, ce qui signifie qu’une survivante d’un crime, d’une violation de son corps, n’a pas le droit de prendre une décision sur ce qu’il adviendra de son corps ». Et d’ajouter : « C’est immoral. Les Américains ne veulent pas de ça ».

« Si Donald Trump était président, Poutine serait assis à Kiev »

Et si leurs visions de ce que doivent être les États-Unis sont aux antipodes l’une de l’autre, les deux candidats ne s’entendent pas non plus sur la politique internationale américaine. Interrogés sur le conflit entre le Hamas et Israël qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts en moins d’un an, Donald Trump a répondu que s’il tenait les rênes du pays, les conflits en Ukraine et en Israël n’auraient jamais eu lieu et a attaqué frontalement Kamala Harris qu’il a accusé de « détester Israël ».

Il a aussi estimé que si Harris arrivait pouvoir, cela serait une « menace pour la démocratie » et « Israël disparaîtrait en deux ans ». Kamala Harris, elle, s’est contenté du discours américain répété depuis des mois en déplorant le bilan humain du conflit, appelant à un cessez-le-feu et à la libération des otages tout en rappelant le droit d’Israël à se défendre.

C’est sur le dossier de la guerre en Ukraine que le président américain s’est montré davantage impliqué. « Je connais très bien Zelensky et je connais très bien Poutine. J’ai une bonne relation avec eux. Ils me respectent. C’est une guerre qui doit être réglée. Je la réglerai avant même de devenir président. Si je gagne, quand je suis président élu. Et ce que je ferai, c’est que je parlerai à l’un, je parlerai à l’autre. Je les réunirai. », a-t-il dit. En revanche, « ils ne respectent pas Biden », a-t-il estimé, provoquant ainsi l’ire de Kamala insistant sur le fait qu’aujourd’hui, « c’est elle qu’il doit affronter ». 

« Si Donald Trump était président, Poutine serait assis à Kiev en ce moment-même et comprenez ce que cela signifierait, parce que l’agenda de Poutine ne concerne pas seulement l’Ukraine », a-t-elle mis en garde.

Source- Rfi

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