L’Angleterre, solide à défaut d’être brillante, et l’Espagne, emballante, ne doivent faire a priori qu’une bouchée respectivement de la Slovaquie et de la Géorgie dimanche en huitièmes de finale. Mais attention, cet Euro 2024 n’aime pas les histoires écrites à l’avance, comme le montre l’élimination de l’Italie par la Suisse.
Au lendemain de l’élimination de l’Italie, tenante du titre dépassée par la Suisse (2-0), et la qualification de l’Allemagne face au Danemark (2-0), deux autres prétendants au titre visent, dimanche 30 juin, les quarts de finale de l’Euro 2024 : l’Angleterre et l’Espagne.
À Gelsenkirchen, l’Angleterre affronte la Slovaquie à 18 h. Sur le papier, il n’y a pas photo : les “Three Lions”, 5e au classement Fifa et vice-champions d’Europe 2021, doivent voler dans les plumes des “Faucons” slovaques qui pointent au 45e rang mondial et ont déjà égalé le meilleur résultat de leur histoire en atteignant les 8e de finale.
Mais l’Angleterre a joué avec les nerfs de ses supporters durant la phase de poules conclue certes à la première place de son groupe mais avec une seule victoire (contre la Serbie 1-0), deux nuls (1-1 contre le Danemark et 0-0 face à la Slovénie), et seulement deux buts marqués en 3 matches.
Cela fait désordre pour l’un des favoris du tournoi qui aligne Jude Bellingham, Phil Foden, Bukayo Saka et Harry Kane, crédités d’un total de 114 buts cette saison avec leurs clubs respectifs.
Le sélectionneur Gareth Southgate, cible des critiques
Pour les supporters anglais, attendus de nouveau en très grand nombre à Gelsenkirchen, le responsable de cette première phase médiocre est tout trouvé, le sélectionneur Gareth Southgate, cible des critiques et de jets de gobelets à l’issue du nul contre la Slovénie. “99 % des supporters sont derrière l’équipe et le manager”, a balayé Kane.
La Slovaquie n’a elle pas grand-chose à perdre et a montré qu’elle pouvait semer quelques beaux cailloux sur le chemin des cadors, comme peut en témoigner la Belgique battue 1 à 0 pour son entrée en lice.
Les Slovaques sont ensuite rentrés dans le rang avec une défaite contre l’Ukraine (2-1) et un nul face à la Roumanie (1-1). “Les Anglais peuvent vous punir à tout moment”, a prévenu le sélectionneur italien des “Faucons” Francesco Calzona, tenant d’un pressing étouffant.
L’Espagne face à la surprise géorgienne
L’écart est encore plus abyssal entre l’Espagne, l’équipe le plus séduisante des trois premières semaines, et la Géorgie, celle sans doute la moins attendue à ce stade de la compétition, opposées à Cologne.
Les triple champions d’Europe espagnols sont les seuls à avoir fini la phase de poules avec le maximum de neuf points grâce à notamment à leurs ailiers prodiges et sans complexes, Lamine Yamal et Nico Williams.
C’est peu dire que la Géorgie, 74e au classement mondial, a surpris son monde pour sa première participation à un tournoi majeur.
L’équipe de Willy Sagnol a perdu son premier match contre la Turquie (3-1), sans doute le plus beau du tournoi jusque-là, par son intensité sur le terrain et en tribunes.
Grâce à son gardien Giorgi Mamardashvili et à son avant-centre Georges Mikautadze, meilleur buteur de la phase de poules de l’Euro avec trois “pions”, les Géorgiens ont contrarié les Tchèques (1-1), puis dominé les Portugais, déjà qualifiés et en version allégée (2-0).
“On va entrer dans ce match avec beaucoup de confiance parce qu’on n’a absolument rien à perdre. Pour moi, on a déjà remporté l’Euro 2024”, a prévenu Sagnol.
“On ne voit pas ça comme un match facile du tout, lui a répondu son homologue espagnol Luis de la Fuente. La Géorgie a tellement grandi depuis qu’on l’a affrontée en éliminatoires”, a-t-il souligné en référence aux larges victoires espagnoles (7-1 et 3-1).
À la veille de leurs retrouvailles avec leurs meilleurs ennemis belges (lundi 18h00 à Düsseldorf), les Bleus vont sacrifier au traditionnel protocole d’avant-match avec la conférence de presse du sélectionneur Didier Deschamps.
Autre conférence de presse attendue, celle de l’Italie qui dressera le bilan de son calamiteux Euro à la mi-journée depuis son camp de base d’Iserlohn.