Gaza : Israël ordonne de nouvelles évacuations dans le sud, deux otages du Hamas ont été tués

Dans la bande de Gaza, l'offensive israélienne se poursuit contre le mouvement islamiste Hamas et d'autres groupes palestiniens, notamment dans des régions dont l'armée avait annoncé avoir repris le contrôle.

Alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu est en route pour les États-Unis, l’armée israélienne a ordonné lundi à une partie des habitants de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, d’évacuer leur logement avant “une opération intensive contre des organisations terroristes”. En parallèle, le Forum des otages a annoncé que deux captifs aux mains du Hamas avaient été tués dans le territoire palestinien.

Le Forum des otages a annoncé, lundi 22 juillet, que deux captifs aux mains du mouvement islamiste Hamas avaient été tués dans la bande de Gaza, pendant que l’armée israélienne se prépare à des opérations dans un secteur du sud du territoire palestinien visé par un nouvel appel à évacuer.

Yagev Buchshtab, 35 ans, et Alex Dancyg, 76 ans, ont été enlevés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, et leur mort est un “sévère rappel de l’urgence” à libérer les otages pour qu’ils rentrent chez eux, a déclaré le groupe israélien qui milite pour la libération des otages retenus à Gaza dans un communiqué.

De son côté, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est parti lundi pour Washington où il doit prononcer un discours devant le Congrès.

En quittant Israël, il a estimé que cette visite était “très importante” à un moment de “grande incertitude politique”, après la décision du président américain, Joe Biden, de renoncer à se représenter à l’élection présidentielle de novembre.

Avant de prononcer un discours mercredi devant le Congrès, Benjamin Netanyahu rencontrera Joe Biden mardi, selon son bureau.

“L’atmosphère n’a jamais été aussi tendue (…) en particulier entre la Maison Blanche et le Premier ministre israélien”, a commenté Steven Cook, spécialiste du Moyen-Orient au cercle de réflexion américain Council on Foreign Relations.

“Nous n’en pouvons plus”

Dans la bande de Gaza, l’offensive israélienne se poursuit contre le mouvement islamiste Hamas et d’autres groupes palestiniens, notamment dans des régions dont l’armée avait annoncé avoir repris le contrôle.

Lundi, l’armée a ordonné à la population de quitter l’est de Khan Younès, la plus grande ville du sud dévastée par des mois de combats, où elle a annoncé préparer une “opération intensive contre les organisations terroristes” après des tirs de roquettes en direction d’Israël.

Selon une carte diffusée par l’armée, les habitants de l’est de Khan Younès doivent se diriger vers l’ouest, c’est-à-dire en bord de mer, dans un secteur que l’armée appelle “zone humanitaire” d’al-Mawasi.

“Nous allons vivre dans la rue. Et encore, même les trottoirs sont remplis de monde et de tentes. Nous sommes épuisés. Nous n’en pouvons plus de ces déplacements”, a témoigné Youssef Abu Taimah, un homme qui quittait la ville, déplacé pour la quatrième fois avec sa famille.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 14 personnes ont été tuées par des bombardements à Khan Younès lundi matin, tandis qu’une source médicale à l’hôpital Nasser de cette ville a fait état de 26 morts.

Des témoins ont déclaré à l’AFP avoir vu des tirs d’artillerie intenses sur l’est du gouvernorat de Khan Younès.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée dans le sud d’Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.

En riposte, l’armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu’à présent 38 983 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Netanyahu sous pression

Benjamin Netanyahu a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël.

Sa visite aux États-Unis intervient alors que les rebelles yéménites houthis et le Hezbollah libanais, tous deux alliés de l’Iran, ont ouvert des fronts contre Israël, en soutien aux Palestiniens du territoire assiégé.

Au lendemain d’une attaque de drone des Houthis ayant fait un mort à Tel-Aviv, Israël a bombardé samedi le port stratégique de Hodeida, tenu par les rebelles dans l’ouest du Yémen, faisant six morts et des dizaines de blessés. Il s’agissait de la première frappe revendiquée par Israël au Yémen.

Alors que l’incendie provoqué par le bombardement israélien fait rage dans ce port, les Houthis et Israël ont échangé de nouvelles menaces.

Avec le Qatar et l’Égypte, Washington tente de relancer les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas associé à une libération des otages. Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche soir avoir donné son feu vert à l’envoi jeudi d’une nouvelle délégation pour discuter d’un accord.

Le Premier ministre est sous très forte pression des proches des otages, qui réclament un accord en vue de leur libération. Dimanche, des Israéliens ont de nouveau protesté à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, avant le départ pour Washington de Benjamin Netanyahu.

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