
Sur des images diffusées ce mercredi 12 mars par la télévision russe, Vladimir Poutine – en visite à Koursk — ordonne à ses troupes de libérer l’intégralité de la région de Koursk de la présence de troupes ukrainiennes. Dans ces conditions, on voit mal Moscou accepter de signer dès aujourd’hui un cessez-le-feu temporaire de trente jours, même si en coulisses les négociations s’activent, signale notre correspondant à Moscou, Jean-Didier Revoin.
Le Kremlin a fait savoir ce jeudi matin que des proches de Donald Trump et de Vladimir Poutine s’étaient entretenus par téléphone hier soir. « Des négociateurs arrivent par avion et des contacts sont prévus », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. En début d’après-midi ce jeudi, l’avion de l’émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, s’est posé à Moscou sur l’aéroport de Vnoukovo, a affirmé un responsable américain. Il pourrait rencontrer Vladimir Poutine.
Chaud-froid
Mais le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Youri Ouchakov a jeté un froid ce jeudi midi sur les perspectives à attendre de ce ballet diplomatique. Il a confié à la télévision russe qu’une trêve temporaire ne ferait qu’offrir un peu de répit aux forces ukrainiennes pour se regrouper et se réarmer alors qu’elles sont en grandes difficultés sur le front. Moscou veut un « règlement pacifique de long terme », qui tient compte de ses « intérêts » et « préoccupations », a-t-il ajouté. À la question de savoir si la Russie rejetait la proposition de trêve américaine, Iouri Ouchakov a botté en touche, mais affirmé que Vladimir Poutine s’exprimerait « probablement » sur le sujet ce jeudi. D’après plusieurs sources russes de haut rang, le chef du Kremlin réclame des assurances et garanties, avant d’accepter toute proposition de trêve.
Moscou revendique la prise de Soudja dans la région de Koursk
Par ailleurs, sur le front en Russie, l’armée russe a revendiqué ce jeudi matin la reprise de la ville de Soudja, principale conquête ukrainienne dans la région russe de Koursk. Si c’est avéré, cela marquerait un revers de taille pour les troupes de Kiev, privée pendant plusieurs jours de l’aide américaine en matière de renseignement. Kiev n’a pas commenté à ce stade cette annonce, précisent les agences de presse. Face à la percée russe, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a laissé entendre mercredi que ses troupes se repliaient dans la région, même si des combats « se poursuiv(aient) », selon lui, dans la banlieue et autour de Soudja, « presque entièrement détruite ».