Israël dit avoir pris le contrôle du côté gazaoui du point de passage de Rafah avec l’Égypte

L'armée israélienne a annoncé, ce mardi 7 mai, avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Égypte, rapporte l’AFP

L’armée israélienne a annoncé, ce mardi 7 mai, avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage de Rafah, entre la bande de Gaza et l’Égypte, rapporte l’AFP. Israël a donc lancé une offensive contre Rafah, annoncée de longue date. L’armée israélienne ne le dit pas en ces termes et se contente de parler « d’une opération limitée », très certainement pour éviter les pressions internationales.

Une unité de blindés « a manœuvré dans la zone. À l’instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage » de Rafah, « nous avons le contrôle opérationnel de la zone », a affirmé l’armée israélienne lors d’un point de presse, précisant parler « uniquement du côté gazaoui du point de passage ».

« Nous avions des indices, parmi lesquels les tirs » de roquettes dimanche contre le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza, qui ont tué quatre soldats israéliens, « mais aussi du renseignement que la partie gazaouie du point de passage de Rafah […] était utilisée par le Hamas à des fins terroristes », a expliqué l’armée.

« Une offensive temporaire et limitée »

Alors qu’Israël martèle depuis des mois son intention de mener une offensive terrestre d’ampleur sur Rafah, localité surpeuplée du sud de la bande de Gaza où, affirme-t-il, se terrent les derniers bataillons du Hamas, l’armée israélienne a assuré mardi que l’opération « de contre-terrorisme » était localisée et d’ampleur limitée.

« Nous opérons dans des zones spécifiques de l’est de Rafah. Nous n’opérons pas dans la totalité de la zone » mais « dans une zone précise d’une zone déjà déterminée » de Rafah, a indiqué l’armée. Il s’agit « d’une opération très ciblée, d’une ampleur très limitée contre des cibles très précises ». L’armée israélienne a refusé d’indiquer combien de temps durerait cette opération.

Pourquoi autant de prudence ? Il y a deux raisons à cela : rassurer les partenaires occidentaux et régionaux d’Israël. « Et laisser encore une chance au dialogue », assure Avi Melamed, ancien haut responsable des renseignements israéliens. « Nous assistons à la mise en place d’un plan israélien, dont la stratégie vise à mettre le Hamas sous pression militaire. L’objectif est de pousser le Hamas à accepter un accord pour la libération des otages aux conditions d’Israël. La deuxième phase est une plus grande pression militaire et l’invasion totale de Rafah. Mais personne ne peut dire si cette deuxième phase sera, ou non, mise à exécution. Car tout dépend de l’avancée des négociations avec le Hamas », dit-il à Sami Boukhelifa, notre correspondant à Jérusalem. 

Israël et le Hamas sont attendus en Égypte ce mardi 7 mai, après l’annonce par le mouvement islamiste palestinien qu’il acceptait un projet de trêve devant notamment permettre une pause dans les combats en cours depuis sept mois dans la bande de Gaza et un échange de détenus palestiniens contre des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre lors de sa sanglante attaque dans le sud d’Israël. Israël a annoncé que ce projet était « loin des exigences palestiniennes » et reste déterminé à poursuivre ses opérations à Rafah « pour exercer une pression militaire sur le Hamas ». De son côté, la Chine a exhorté Israël à « cesser d’attaquer Rafah ».

L’ONU, interdite d’accès à Rafah

La fermeture des points de passage de Rafah et de Kerem Shalom par Israël coupe l’acheminement de l’aide vers Gaza. « La fermeture à la fois des points de passage de Rafah et de Kerem Shalom est particulièrement néfaste pour la situation humanitaire déjà désespérée. Ils doivent être rouverts immédiatement », a déclaré Antonio Guterres à la presse.

D’après le porte-parole de l’ONU, l’organisation internationale est interdite d’accès au point de passage de Rafah par les autorités israéliennes. « Nous n’avons actuellement aucune présence physique au point de passage de Rafah, car le Cogat [organisme israélien chargé de coordonner la politique israélienne dans les territoires palestiniens occupés, NDLR] nous a refusé l’accès à cette zone », qui est le principal point de passage de l’aide humanitaire, a déclaré Jens Laerke, lors d’un point de presse régulier à Genève.

L’ONU a par ailleurs indiqué ne plus disposer que d’un seul jour de réserve de fuel pour les opérations humanitaires dans la bande de Gaza, en raison de cette fermeture du point de passage de Rafah.

Source RFI

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