
À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, une réflexion cruciale s’impose, faut-il inscrire la protection de la nature dans la Constitution mauricienne ? La Law Reform Commission plaide pour un virage juridique audacieux, à l’heure où le pays est confronté à une pression écologique sans précédent. D’ailleurs l’idée cadre avec les réflexions du gouvernement citées dans son manifeste électoral.
Dans sa newsletter publiée hier, la Law Reform Commission (LRC) invite les autorités à intégrer explicitement la protection de l’environnement dans la Constitution. Une réforme symbolique certes mais aussi structurelle, qui rendrait tout ce qui est relatif à la défense de l’environnement fondamentalement légal, à l’image de ce qui se fait en Afrique du Sud, en Inde ou encore au Kenya.
La LRC rappelle que la biodiversité mauricienne est gravement menacée. Mais sans cadre constitutionnellement clair, les actions publiques restent vulnérables aux priorités politiques à court terme. En intégrant un principe d’équité environnementale, l’État s’engage à préserver les ressources naturelles pour les générations futures, tout en tenant compte des inégalités sociales face aux risques écologiques.
Alors que Maurice se positionne comme un État insulaire en première ligne du changement climatique, cette réforme permet de renforcer l’accès à la justice environnementale, favoriser une gouvernance participative et donner une valeur juridique au patrimoine écologique. Et par ricochet, assurer un meilleur avenir aux prochaines générations.