
Dans sa dernière newsletter, le président de la National Human Rights Commission, Satyajit Boolell, a mis en avant l’importance de rétablir le rôle central des tribunaux de district dans le système judiciaire. Ces juridictions, qui traitent les affaires les moins graves, sont censées être les plus proches des citoyens et de leurs réalités sociales. Pourtant, leur rôle s’est progressivement affaibli, limitant leur capacité à prévenir efficacement la récidive.
Satyajit Boolell avance deux pistes principales.
La première consiste à introduire des assesseurs issus de la société civile, aussi appelés « lay magistrates ». Ces citoyens, choisis pour leur expérience et leur proximité avec la communauté, pourraient aider les magistrats à replacer les infractions dans leurs contextes social et familial. Leur contribution permet de rendre la justice plus compréhensible, plus équitable et surtout mieux adaptée aux besoins des populations.
La deuxième proposition est de redonner toute son importance aux sessions en chambre, autrefois au cœur de l’action des magistrats de district. Ces réunions permettaient aux magistrats de recevoir les rapports des agents de probation et des policiers de quartier, souvent au fait des dynamiques locales et des antécédents familiaux des prévenus.
En partageant ces informations, la justice disposait d’un tableau plus complet pour orienter ses décisions, notamment en ce qui concerne les jeunes délinquants. Aujourd’hui, la surcharge des magistrats et le nombre croissant d’affaires ont réduit l’espace pour ce type de travail de fond. Pourtant, rappelle Satyajit Boolell, ces pratiques seraient déterminantes pour réduire la récidive et instaurer une justice qui ne se limite pas à punir, mais qui aide aussi à réhabiliter et à réintégrer. Réformer les tribunaux de district, insiste-t-il, c’est rapprocher la justice des citoyens et transformer une porte tournante en un véritable pont vers la réinsertion.