Kamala Harris affirme à Benyamin Nétanyahou qu’elle ne restera pas « silencieuse » face à la souffrance des civils à Gaza

« Il est temps » qu’un accord de cessez-le-feu soit conclu, a affirmé la vice-présidente et probable candidate à la présidentielle américaine à l’issue d’une rencontre, jeudi, avec le premier ministre israélien à Washington.
Benyamin Nétanyahou et Kamala Harris, au bureau exécutif Eisenhower, à Washington, le 25 juillet 2024. NATHAN HOWARD / REUTERS

Une alliée exigeante et sensible aux souffrances des Palestiniens, c’est le visage qu’a donné la vice-présidente américaine, Kamala Harris, au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors d’une rencontre, jeudi 25 juillet, à Washington. « Il est temps » que l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien « soit conclu », a pressé la probable candidate démocrate à la Maison Blanche, assurant avoir exprimé sa « vive inquiétude » concernant les victimes civiles.

Un ton qui pourrait augurer d’un possible changement dans la politique américaine à l’égard du conflit. Même s’il s’est aussi montré par le passé irrité par l’action du gouvernement Nétanyahou à Gaza, Joe Biden privilégie en général avec Israël les pressions en coulisses.

L’ex-sénatrice de Californie de 59 ans a expliqué avoir insisté auprès de M. Nétanyahou sur la situation désastreuse à Gaza lors de cette rencontre qualifiée de « franche ». Elle lui a demandé de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas afin de mettre fin à la guerre déclenchée par l’attaque du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

« Nous ne pouvons pas détourner le regard de ces tragédies. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir insensibles à la souffrance, et je ne resterai pas silencieuse », a ajouté Kamala Harris, au dixième mois de la guerre à Gaza.

Parvenir « rapidement » à un cessez-le-feu

Un discours qui tranche avec l’image de grande cordialité affichée par Joe Biden et Benyamin Nétanyahou plus tôt dans la journée, même si les deux hommes entretiennent des relations notoirement compliquées.

Le président américain a d’ailleurs, lui aussi, appelé Benyamin Nétanyahou à « finaliser » l’accord de cessez-le-feu pour permettre de « ramener les otages chez eux » et de « mettre durablement un terme à la guerre », selon un compte rendu de leur rencontre diffusé par la Maison Blanche.

C’est en plein tumulte politique que le premier ministre israélien a posé le pied aux Etats-Unis, seulement quatre jours après l’annonce fracassante du retrait de Joe Biden, 81 ans, de la campagne pour l’élection présidentielle de novembre. « Je tiens à vous remercier pour ces cinquante années de travail au service du public et de soutien à l’Etat d’Israël », a déclaré le dirigeant israélien avant d’ajouter : « Je me réjouis de travailler avec vous dans les mois qui viennent. » Le président américain affiche son fort soutien à Israël depuis le début du conflit mais s’est montré de plus en plus critique au fur et à mesure qu’augmentait le bilan des victimes civiles à Gaza.

Joe Biden veut maintenant faire pression sur M. Nétanyahou dans l’espoir de conclure un cessez-le-feu. La Maison Blanche a expliqué que le président américain avait réaffirmé la nécessité de parvenir à un accord « rapidement », selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby. Les deux dirigeants se sont ensuite entretenus avec des familles d’otages américains détenus à Gaza, qui ont qualifié la réunion de « productive ».

Pour la fin de son voyage outre-Atlantique, le premier ministre israélien se rendra vendredi en Floride, à l’invitation de Donald Trump, qu’il a longuement remercié dans le discours qu’il a prononcé devant les élus à Washington.

Rencontre entre Benyamin Nétanhyahou et Elon Musk

Jeudi matin, l’ancien président républicain a exhorté Israël à « terminer » rapidement sa guerre à Gaza, avertissant que son image mondiale était en train de se ternir. « Il faut en finir rapidement. Cela ne peut plus durer. C’est trop long », a-t-il déclaré à la chaîne conservatrice Fox News.

Pendant sa longue adresse devant le Congrès, les républicains ont fortement applaudi M. Nétanyahou, alors que plus de soixante élus démocrates, dont l’ancienne speaker Nancy Pelosi, ont boycotté son discours. Ces derniers condamnent sa conduite de la guerre qui s’est traduite par des dizaines de milliers de morts palestiniens – plus de 39 100, selon un dernier bilan du ministère de la santé du gouvernement du Hamas – et une catastrophe humanitaire.

Après son discours devant le Congrès, Benyamin Nétanyahou a également rencontré Elon Musk, qui soutient désormais ouvertement Donald Trump.

Devant la Maison Blanche, des manifestants se sont rassemblés, jeudi, pour protester contre la venue du dirigeant israélien. La veille, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale américaine.

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