La FCC peine à obtenir des preuves de la Grande île

La Financial Crimes Commission ne pourra objecter éternellement au départ de l’homme d’affaires malgache Maminiaina Ravatomanga, dit Mamy, arrivé à Maurice dans la nuit de samedi à dimanche à bord de son jet privé dans ses circonstances pour le moins rocambolesque. Certes, il dispose de centaines de millions de roupies dans des banques mauriciennes, mais même si des plaintes des Malgaches à Maurice s’accumulent contre lui, il n’y aucune preuve que cet argent provient de transactions illicites.

Mamy Ravatomanga est une vieille connaissance des enquêteurs de la Financial Crimes Commission qui était anciennement connue comme l’Independent Commission Against Corruption. Ils ont déjà enquêté sur le milliardaire à la tête du groupe malgache SODIAT et qui figure en bonne place dans les Panama Papers à la demande de Paris pour blanchiment en bande organisée et fraudes fiscales en 2018.

Le Parquet national financier français l’a un temps soupçonné d’avoir procédé à l’acquisition de biens immobiliers en région parisienne à travers un montage financier impliquant diverses sociétés basées à Dubaï, Singapour et Maurice.  Proche de l’ex-président malgache Andry Rajoelina, il a fait l’objet de plusieurs plaintes pour corruption dans la Grande île par de Malgaches installés à Maurice.

Les enquêteurs sont cependant au pied du mur. Ils doivent composer avec les soubresauts politiques à Madagascar avant d’obtenir des éléments solides de leurs confrères du Pôle anticorruption. Si les faits sont avérés, ils pourront geler les 140 millions de dollars dans une banque commerciale dans laquelle l’Etat mauricien a des intérêts avant de renvoyer l’argent dans la Grande île.  

Véritable carapate du pouvoir, Mamy Ravatomanga a déjà fait l’objet d’une enquête pour trafic de bois de rose sous la présidence de Marc Ravalomanana. Il s’était rapproché d’Andry Rajoelina, alors maire de Tananarive, ce qui lui a évité des déboires auprès Pôle anticorruption. Outre des soupçons de détournement de fonds au détriment de la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité de la Grande île, ce sont ses montages offshores qui ont attiré l’attention du Parquet financier français en février 2016.

Mamy Ravatomanga dit n’avoir rien à se reprocher et s’est fait représenter par l’avocat Siddhartha Hawoldar.

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