Un visage du cinéma nous a quittés : Gene Hackman. Eugene Allen Hackman, de son vrai nom, a été retrouvé mort ce mercredi 26 février par la police du comté de Santa Fe à son domicile. Le corps de son épouse gisait également à ses côtés. Pour l’heure, les circonstances de ces décès ne sont pas encore établies.

L’acteur vit le jour le 30 janvier 1930 à San Bernardino, en Californie. Il grandit au sein d’un foyer brisé, ce qui le conduisit à s’engager à 16 ans dans les marines. Cherchant sa voie, le jeune homme étudie ensuite le journalisme dans l’Illinois avant d’être subjugué par la performance de Marlon Brando dans le film Un tramway nommé désir (1951). C’est décidé, Gene sera acteur. Il intègre une prestigieuse école californienne, la Pasadena Playhouse, dans laquelle il rencontre un certain Dustin Hoffman. Les deux hommes partent ensuite pour New York, où ils seront un temps colocataires. Gene Hackman enchaîne alors les petits boulots alimentaires entre deux auditions. Il commence par tourner de petits rôles pour la télévision, dans des séries comme Les Accusés ou Route 66. La chance lui sourit en 1964, quand il est engagé à Broadway dans la pièce Any Wednesday. Il est repéré par Warren Beatty, qui lui offre son premier rôle au cinéma dans Lilith.

Gene Hackman : un premier Oscar décroché dans les années 1970

Trois ans plus tard, la même bonne fée conseille Arthur Penn, réalisateur de Bonnie and Clyde. Gene Hackman obtient le troisième rôle du film devenu culte. Sa carrière est lancée et prend un nouveau tournant en 1971, quand il remporte l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle du détective Doyle dans French Connection de William Friedkin. Les années 70 seront les plus prolifiques de la carrière de Gene Hackman, qui tourne près de trois films par an ! Il apparaît notamment dans L’Aventure du Poséidon (1972), Conversation secrète (1974), French Connection 2 (1975), La Chevauchée sauvage (1975), ou encore Superman (1978) et sa suite (1980) dans le rôle de Lex Luthor. Fidèle à Arthur Penn, l’acteur tourne à nouveau avec lui en 1975 pour La Fugue, puis en 1985 dans Target.

Un an plus tard, il joue dans Les Coulisses du pouvoir, film politique réalisé par Sydney Lumet. En 1988, son rôle dans Mississippi Burning d’Alan Parker lui vaut une nouvelle nomination aux Oscars. Les années 80 ont été moins fastes en termes de rôles marquants. Gene Hackman prend sa revanche la décennie suivante, où il apparaît dans des œuvres restées dans les mémoires, telles qu’Impitoyable de Clint Eastwood (1992), grâce auquel il remporte l’Oscar du meilleur second rôle.

Des collaborations prestigieuses avec Tom Cruise ou Martin Scorsese

Viennent ensuite La Firme aux côtés du jeune Tom Cruise (1993), Mort ou vif (1995) avec un encore plus jeune Leo DiCaprio. La même année, l’acteur est au générique d’USS Alabama et Get Shorty. En 1997, il retrouve Clint Eastwood pour Les Pleins Pouvoirs, avant de jouer l’année suivante dans Ennemi d’État de Tony Scott.

Après une telle carrière, les années 2000 seront son chant du cygne. Gene Hackman s’illustre en 2001 dans Beautés empoisonnées, Braquages et La Famille Tenenbaum. En 2008, il annonce sa retraite à 78 ans. Le film Bienvenue en Amérique (2004) reste sa dernière apparition sur grand écran. Il reviendra en partie sur sa décision en 2013 en acceptant d’être le narrateur du Loup de Wall Street de Martin Scorsese, avec lequel il n’avait d’ailleurs jamais tourné.

Présent sur le grand écran américain pendant plus de cinq décennies, Gene Hackman a marqué l’histoire du cinéma, principalement avec des rôles de bad guy inoubliables. Il aura laissé son empreinte sur près de 100 longs-métrages.