
Le rapport annuel 2024 du judiciaire, rendu public la semaine dernière, met en lumière une faille qui gangrène tout le système depuis plusieurs années déjà. il s’agit de la lenteur des procédures et des renvois incessants devant les tribunaux. Une situation qui perdure depuis plus d’une décennie.
Les chiffres révèlent que la Cour suprême a traité 3 625 affaires en moins de trois mois en 2024, un signe d’efficacité dans certains départements, notamment la Family Division qui concentre à elle seule 67,1 % des dossiers réglés. Mais il existe un véritable contraste avec d’autres juridictions.
Dans les cas où l’État est attaqué en réclamation, par exemple, le nombre d’affaires enregistrées est passé de 531 en 2023 à seulement 147 en 2024, et celles effectivement traitées de 535 à 157. Autrement dit, de nombreux litiges stagnent ou disparaissent dans un gouffre procédural. Un problème qui alimente la frustration de ceux ayant recours à la justice.
Dans les Cours de district, 39,4 % des affaires sont renvoyées à cause de témoins absents. À la Children’s Court, 32,1 %. À la Cour intermédiaire, ce sont les requêtes de renvoi des avocats qui ralentissent la procédure. le rapport parle de 29 %. Même tendance à la Cour industrielle avec 25,9 % et à Rodrigues avec 27,9 %.
Pensions alimentaires en attente, conflits civils interminables. Derrière ces statistiques, il y a des vies suspendues à une décision qui peut parfois prendre des mois, une année ou plus d’une décennie.