
La France et la Côte d’Ivoire se serait tournée vers la Financial Crimes Commission pour enquêter sur le milliardaire malgache Maminiaina Ravatomanga, dit Mamy, dont elle vient de geler les fonds à Maurice. Deuxième plus grosse fortune de la Grande île, ce proche des anciens présidents Andry Rajoelina est soupçonné d’avoir placé pas moins de 640 millions de dollars à Maurice, soit 140 millions à travers une banque commerciale dont l’État est l’actionnaire principale, et le reste dans des sociétés offshores à travers des prêtes noms.
Mamy Ravatomanga, qui est arrivé à Maurice dans des conditions controversables à bord du jet appartenant à sa société Trans Ocean Airways le week-end dernier, a placé pas moins de 640 millions de dollars à Maurice. Reste à savoir si l’argent de cet homme d’affaires qui a déjà fait l’objet d’une enquête à Maurice à la demande du Parquet financier français il y a huit ans n’est pas d’origine douteuse.
PDG du groupe malgache SODIAT, Mamy Ravatomanga est connu pour avoir conseillé et soutenu financièrement Andry Rajoelina afin qu’il accède au pouvoir en mars 2009 à la faveur d’un coup d’état. A l’époque, tous deux étaient dans le collimateur du fisc sous la présidence de Marc Ravalomanana.
Consul de la Côte d’Ivoire dans la Grande île, Mamy Ravatomanga est aujourd’hui accusé par la Gen Z d’avoir non seulement aidé à piller le pays mais d’avoir lancé « Madagascar Security Academy » dont les miliciens auraient violemment réprimé les manifestants. Le 6 octobre, il s’est prêté à une séance de question-réponse au sein de cette même société pour se distancer d’Andry Rajoelina.
Durant ces dernières années, il s’était rapproché d’Hery Rajao nari mam piainina, ministre des Finances et du Budget de la Transition de 2009 qui est ensuite devenu président. Christian Ntsay, qui se trouvait dans son jet, est l’un de ses protégés qui l’a aidé lors des privatisations. Grâce à sa proximité avec Rajoelina, il l’a fait nommer Premier ministre en 2018.
Considéré comme un proche de Vladimir Poutine et d’Emmanuel Macron, il a été sous le feu des projecteurs il y a cinq ans, sa société Trans Ocean Airways étant propriétaire de l’appareil utilisé par l’ex-PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, pour fuir le Japon.