Législatives 2024 : ce que proposent les partis sur l’environnement

Tour d'horizon de ce que proposent le Nouveau Front populaire, la coalition présidentielle Ensemble et le Rassemblement national sur l'environnement.

Lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la biodiversité, énergie, transports, agriculture. Tour d’horizon de ce que proposent le Nouveau Front populaire, la coalition présidentielle Ensemble et le Rassemblement national sur l’environnement.

France 24 détaille les mesures que proposent ces trois familles politiques.

“Entamer la planification écologique”

Les partis de gauche – La France insoumise, Parti socialiste, Les Écologistes, Parti communiste – comptent dès leur arrivée au pouvoir décréter un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières, dont celui de l’A69, et sur les méga-bassines, tout en mettant en place “des règles précises de partage de l’eau” appliquées à l’ensemble des activités.

Dans un deuxième temps, le Nouveau Front populaire souhaite faire voter une loi énergie-climat visant la neutralité carbone en 2050 et ayant comme principe la règle verte, à savoir ne pas prendre à la nature davantage que ce qu’elle est capable de reconstituer.

Le Nouveau Front populaire souhaite aussi s’attaquer frontalement à la rénovation énergétique des bâtiments en assurant une isolation complète des logements avec une prise en charge à 100 % pour les ménages modestes.

Il entend enfin renforcer la structuration de filières françaises et européennes de production d’énergies renouvelables et faire de la France le leader européen des énergies marines avec l’éolien en mer et le développement des hydroliennes. La question du nucléaire, qui divise la gauche, n’est en revanche pas évoquée, hormis la volonté de revenir sur la fusion entre l’Agence de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de recherche sur la sûreté nucléaire (IRSN).

L’alliance de gauche aborde aussi la problématique des transports. Elle souhaite garantir des tarifs accessibles et instaurer des mesures de gratuité ciblée (jeunes, précaires, etc.) dans les transports publics et baisser la TVA sur la tarification des transports en commun à 5,5 %. Elle compte aussi mettre en place un plan rail et fret et revenir sur la privatisation de Fret SNCF, créer des services express régionaux, adopter un moratoire sur la fermeture des petites lignes et les rouvrir dès que possible.

Sur la biodiversité, le Nouveau Front populaire entend défendre les zones agricoles, naturelles et les zones humides, doubler et améliorer la protection des aires maritimes protégées, protéger la forêt en garantissant la diversité des essences. Il veut également rétablir les milliers de postes supprimés dans le service public de suivi et de protection de la nature : à l’Office national des forêts, à l’Office français de la biodiversité, à Météo France, au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).

Enfin, les partis de gauche prônent une agriculture écologique et paysanne. Ils souhaitent annuler l’accord économique et commercial global passé entre le Canada et l’Union européenne (Ceta), renoncer à l’accord du Mercosur et “protéger les agriculteurs de la concurrence déloyale”. Ils entendent interdire l’importation “de toute production agricole ne respectant pas nos normes sociales et environnementales”, soutenir la filière du bio et l’agroécologie, encourager la conversion en bio des exploitations en reprenant leur dette dans une caisse nationale et garantir un débouché aux produits bio dans la restauration collective. La question des pesticides est bien sûr présente : le NFP veut rétablir le plan Écophyto et interdire le glyphosate et les néonicotinoïdes, en proposant toutefois un accompagnement financier pour les paysans concernés.

“Aller vers une économie sans carbone”

La coalition présidentielle Ensemble maintient l’objectif européen de baisser de 55 % d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre de la France par rapport à 1990. Pour cela, elle promet de baisser de 20 % supplémentaires les émissions d’ici 2027.

Sur les transports, Emmanuel Macron et Gabriel Attal promettent “chaque année” 100 000 véhicules électriques en leasing social “pour permettre aux Français de classes moyennes et populaires de choisir un mode de déplacement non-polluant”.

Concernant l’énergie, ils entendent mettre en chantier 14 nouveaux réacteurs nucléaires “pour assurer l’indépendance énergétique de la France et aller vers une économie sans carbone”.

Dans le domaine agricole, Ensemble promet la mise en place de prix rémunérateurs pour les agriculteurs. Il est à nouveau question de “prix planchers par filière” qui entreront en vigueur à partir de 2025. Emmanuel Macron avait mis en avant cette solution lors de sa visite au Salon de l’agriculture le 24 février, mais le gouvernement de Gabriel Attal a depuis fait machine arrière. C’est donc un nouveau changement de pied pour l’exécutif, qui promet par ailleurs de réduire l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2030.

“Refuser toute écologie punitive”

Le parti d’extrême droite conteste pour sa part les efforts demandés aux Français, voyant dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre actuelle une “écologie punitive” qui pénalise “à la fois le pouvoir d’achat et la croissance”.

Le Rassemblement national entend donc revenir sur plusieurs mesures. Il souhaite renoncer à l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique à l’horizon 2035 et, à la place, inciter les constructeurs français à développer des véhicules propres abordables. Le RN veut également supprimer les zones à faibles émissions (ZFE) instaurées dans onze métropoles françaises.

Concernant le logement, Jordan Bardella compte abroger “toutes les interdictions et obligations” liées aux diagnostics de performance énergétique (DPE) et mettre en place un “accompagnement pragmatique” des rénovations de logements en lien avec les professionnels.

Pour autant, le RN souhaite réduire l’empreinte carbone de la France en soutenant les relocalisations industrielles et en favorisant les acteurs locaux dans la commande publique (circuits courts, priorité nationale, préférence européenne).

Sur l’énergie, il veut sortir des règles européennes de fixation des prix “qui affaiblissent notre compétitivité” et veut lancer “le plan Marie Curie de relance du nucléaire (EPR, SMR, réacteurs à neutrons rapides)”, protéger les barrages hydroélectriques de la mise en concurrence voulue par Bruxelles, augmenter leur capacité de production grâce à des investissements et sortir définitivement du charbon en convertissant les centrales en biomasse et en développant les technologies vertes comme l’hydrogène et la géothermie.

Quant à l’agriculture, le Rassemblement national promet de renforcer les contrôles des importations pour “mettre fin à la vente de produits étrangers ne respectant pas les normes françaises”, entend garantir des prix rémunérateurs pour les agriculteurs, généraliser l’étiquetage sur l’origine et la qualité des produits alimentaires et enfin lancer un grand plan “Manger français” obligeant les cantines à utiliser 80 % de produits agricoles français à l’horizon 2027.

Source- France24

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