L’envoi de missiles balistiques iraniens sur Israël, le 1er octobre, n’a pas fait de morts. La défense antiaérienne a intercepté la plupart des engins, et l’État hébreu a fait état de deux blessés légers. Mais ces frappes, en plus d’ajouter de la tension au Proche-Orient où Israël est en guerre contre le Hamas et ses alliés, entraînent également une réaction américaine ce 11 octobre. Washington a décidé de sanctionner le secteur pétrolier iranien.
Les sanctions visent l’ensemble du secteur, selon un communiqué du département du Trésor, mais aussi une vingtaine de navires ainsi que des entreprises installées à l’étranger, tous accusés d’être impliqués dans le transport de pétrole et matériaux pétrochimiques iraniens. Les entreprises visées sont principalement installées en Chine, mais deux entreprises émiraties et une libérienne sont aussi concernées. De même, les armateurs des navires, installés au Panama, en Malaisie ou aux Îles Marshall notamment, sont visés.
Cette annonce « a été coordonnée avec les alliés et les partenaires, dont beaucoup annonceront dans les prochains jours leurs propres mesures visant à tenir l’Iran pour responsable de son attaque », a souligné Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden. Ce dernier avait convenu, dès le 2 octobre lors d’un échange téléphonique avec ses pairs du G7, d’imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Gel des avoirs, interdiction de commercer…
Pour Washington, il s’agit d’accentuer la pression financière sur l’Iran et de « limiter la capacité du régime à récolter les revenus nécessaires à déstabiliser la région et attaquer les partenaires des États-Unis ». « Les sanctions d’aujourd’hui ciblent les efforts iraniens pour diriger des revenus générés par son industrie énergétique vers le financement d’activités mortelles et perturbatrices, avec de graves conséquences pour la région et le monde », a justifié la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, citée dans le communiqué.
Les sanctions entraînent le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les entreprises visées aux États-Unis, ainsi que l’interdiction pour des entreprises basées aux États-Unis, ou des citoyens américains, de commercer avec ces cibles des sanctions, au risque d’être sanctionnés à leur tour. Elles viennent aussi, de fait, compliquer les échanges commerciaux des entreprises sous sanction, en limitant leur possibilité à utiliser le dollar dans leurs transactions, au risque de tomber sous juridiction américaine.
Le 1er octobre, l’Iran a lancé environ 200 missiles contre Israël, une attaque présentée comme une riposte à l’assassinat du chef du Hamas palestinien à Téhéran, imputée à Israël, et du chef du Hezbollah libanais, ainsi que d’un général des Gardiens de la Révolution iraniens dans une frappe israélienne près de Beyrouth. Israël a depuis juré de riposter, le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, annonçant mercredi que l’attaque sera « mortelle, précise et surprenante ».
Mais Washington cherche à limiter l’importance de la réponse israélienne, le président américain s’étant dit opposé à des frappes qui viseraient les installations nucléaires iraniennes et déconseillant celles contre les infrastructures pétrolières.