Longtemps considérés au bord de l’extinction, les gorilles des montagnes connaissent aujourd’hui un spectaculaire renouveau

Le contact humain représente la plus grande menace pour les gorilles.

Longtemps considérés au bord de l’extinction, les gorilles des montagnes connaissent aujourd’hui un spectaculaire renouveau. Dans les années 1970 et 1980, il ne restait qu’environ 250 individus dans les montagnes du Virunga, à cheval entre l’Ouganda, le Rwanda et la République démocratique du Congo. Grâce à des décennies d’efforts de conservation acharnés – malgré les guerres régionales et même le génocide rwandais de 1994 – leur population a dépassé le millier en 2018.

La population des gorilles des montagnes a quadruplé pour atteindre au moins 1 000 individus depuis les années 1970, grâce aux efforts de conservation et au partage des revenus du tourisme avec les communautés locales

Ces résultats tiennent notamment au travail des vétérinaires de l’organisation Gorilla Doctors, qui surveillent la santé des primates et ont permis de sauver des dizaines de vies. À cela s’ajoute la mise en valeur d’un tourisme durable : en Ouganda, par exemple, les visiteurs paient jusqu’à 800 dollars pour observer des groupes de gorilles « habitués » à la présence humaine. Les communautés locales bénéficient d’une part des revenus, ce qui les incite à protéger l’espèce.

Des rangers de l’Autorité ougandaise de la faune sauvage suivent et surveillent les gorilles dans les montagnes du Virunga, le long de la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda.

Mais ce succès s’accompagne de nouveaux défis. Les gorilles vivent sur des territoires restreints, encerclés par l’agriculture de subsistance. La proximité avec l’homme accroît le risque de maladies respiratoires, parfois fatales pour ces grands singes. Plus de 220 rangers ont déjà perdu la vie en protégeant leur habitat côté congolais, où sévissent encore des groupes armés.

Des pisteurs ouvrent un passage à travers la végétation à la recherche de gorilles des montagnes.

Aujourd’hui, la question n’est plus seulement de sauver les gorilles, mais de leur offrir suffisamment d’espace pour survivre à long terme. Le Rwanda, par exemple, a décidé d’agrandir son parc national des Volcans de près d’un quart afin de répondre à l’augmentation de la population. Car si la réussite de la conservation est indéniable, l’avenir de ces géants pacifiques dépend désormais de la capacité des pays de la région à concilier protection de la biodiversité et pression démographique humaine.

Un jeune gorille joue sur le mont Muhabura.

Source : Theguardian.com

Photographies de Badru Katumba pour The Guardian.

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