Les attaques djihadistes de mardi contre une école de gendarmerie et l’aéroport militaire de Bamako, la capitale du Mali, ont fait plus de 70 morts et 200 blessés, l’un des bilans humains les plus meurtriers de ces dernières années dans les rangs des forces de sécurité.
Une source sécuritaire a fait état de 77 morts et 255 blessés. Un document confidentiel officiel authentifié rapporte une centaine de morts, et cite nommément 81 victimes. Le quotidien Le Soir de Bamako annonce à sa une «les obsèques d’une cinquantaine d’élèves gendarmes» ce jeudi.
Les autorités dominées par les militaires se sont gardées jusqu’alors de communiquer un bilan humain précis de cette opération dont l’ampleur n’avait pas été vue depuis longtemps dans la capitale et qui contredit les proclamations de la junte au pouvoir quant au succès de sa stratégie. L’état-major s’est contenté de reconnaître mardi soir «quelques pertes en vies humaines», notamment des élèves gendarmes, alors que différentes sources faisaient état d’un nombre très élevé de morts.
Anniversaire de l’Alliance des États du Sahel
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM suivant son acronyme arabe) qui a revendiqué l’opération, a rapporté via ses canaux de communication que quelques dizaines de ses hommes avaient fait pendant neuf heures des centaines de morts et de blessés dans le camp adverse, dont des membres du groupe russe Wagner, allié du régime militaire de Bamako. Ses combattants ont ensuite été tués, a-t-il dit.
Les attaques de mardi ont eu lieu le lendemain du premier anniversaire de l’Alliance des États du Sahel, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays dirigés par des militaires à la suite de putschs successifs depuis 2020, qui ont rompu leur alliance avec l’ancienne puissance coloniale française.