Organisée à la veille du premier tour des élections législatives et après « une campagne anti-trans sans précédent », la marche des fiertés a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Paris, avec pour mot d’ordre la lutte contre la transphobie.
« Contre la transphobie : transolidarités ! » La marche des fiertés LGBTQ+ parisienne s’est élancée, samedi 29 juin, en début d’après-midi du nord de Paris pour rejoindre la place de la République, avec pour mot d’ordre la lutte contre la transphobie.
Une foule jeune s’est rassemblée dès la mi-journée, au niveau de la porte de la Villette, un quartier populaire du nord de la capitale, en reprenant dans une ambiance festive des slogans tels que « Votons pour nos droits », « Mets des paillettes dans ta vie », « La lutte, c’est ma fierté », et « Contre la transphobie : transolidarités ! ».
Ce dernier mot d’ordre était d’ailleurs inscrit sur la banderole en tête de cortège alors que les organisateurs de cette édition 2024 entendaient dénoncer une offensive transphobe.
« Jusqu’à présent on souffrait d’ignorance, maintenant c’est une haine directe », a jugé Anaïs Perrin-Prevelle, directrice d’OUTrans en conférence de presse, ajoutant qu’ « en 2024, on a connu une campagne anti-trans sans précédent ».
Organisée à la veille du premier tour des élections législatives, la marche des fiertés est également l’occasion de slogans ou prises de parole politiques.
« La ‘pride’, c’est la fête, mais avant la fête c’est l’émeute, la colère, dans un contexte social et politique très grave », a lancé Mimi, coprésidente de l’association de soutien aux personnes trans Acceptess-T.
« On veut revendiquer nos droits qui sont menacés »
Lily et Noah, deux sœurs de 16 et 20 ans qui sont venues de Normandie pour la marche, préfèrent rester anonymes car leur mère est inquiète : « Dans notre petite ville, s’afficher lesbienne c’est difficile. Ici on se sent entourées et en sécurité. C’est notre première marche, on veut revendiquer nos droits qui sont menacés. »
Chars colorés, ballons en forme de licorne, cœurs ou boules à facettes, concert de percussions ou bus à la londonienne de l’association Act-up, le cortège doit rejoindre la place de la République où un concert est prévu à partir de 16h30, avec en têtes d’affiche Eddy de Pretto, Bilal Hassani, Desire, Louïz ou encore la drag queen Piche.
Un die-in, manifestation où les participants s’allongent au sol pour symboliser les morts du sida, est également programmé.
Selon une source policière, les autorités s’attendent à un nombre de participants élevé entre 50 000 et 80 000 personnes.