Plusieurs explosions déclenchées par des femmes kamikazes ont tué ou blessé des dizaines de personnes à Gwoza, dans l’État de Borno, au Nigeria. Si ces attaques n’ont pas été revendiquées, le mode opératoire rappelle celui du mouvement Boko Haram, très ancré dans cette région frontalière avec le Cameroun.
Au moins 18 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans plusieurs attentats-suicides, notamment lors d’un mariage, samedi 29 juin dans la ville de Gwoza, dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, selon les services de secours locaux.
Ces attaques non revendiquées rappellent le mode opératoire du mouvement Boko Haram. Très ancré dans cette région du Nigeria frontalière avec le Cameroun, le groupe est connu pour avoir utilisé des femmes kamikazes dans sa lutte armée pour établir un califat dans le nord-est nigérian à l’encontre de cibles faciles comme des marchés, des écoles, des mosquées, des églises et de grands rassemblements de civils.
Dernièrement, les attentats-suicides s’étaient cependant fait rares au Nigeria, les combattants jihadistes préférant d’autres modes d’action (kidnappings, tueries, pillages…).
Un attentat-suicide a dans un premier temps fait six morts lors d’un mariage, selon la police.
Femme kamikaze
Une kamikaze, qui portait un bébé sur le dos, a déclenché des explosifs au milieu des invités qui festoyaient juste après avoir assisté à un mariage dans la ville de Gwoza, a déclaré à l’AFP Nahum Kenneth Daso, porte-parole de la police de l’État de Borno.
“Vers 3 heures de l’après-midi, une première explosion de bombe à Gwoza s’est produite, déclenchée par une femme kamikaze en plein milieu d’un mariage”, a indiqué Barkindo Saidu, responsable des services de secours locaux (SEMA) qui se trouvait à Gwoza pendant les attaques, dans un rapport lu par un journaliste de l’AFP.
“Jusqu’à présent, 18 personnes, dont des enfants, des hommes, des femmes et des femmes enceintes, ont été tuées dans les attaques”, a précisé le rapport, ajoutant que 19 victimes “gravement blessées” ont été transportées dans quatre ambulances vers la capitale régionale Maiduguri, tandis que 23 autres attendent d’être évacuées.
Alors que les prières funéraires pour les victimes de l’attentat du mariage se poursuivaient, une autre femme kamikaze “s’est précipitée et a fait exploser un autre engin qui a fait de nombreuses victimes”, a indiqué le rapport.
Quelques minutes plus tard, une explosion “d’un autre engin par une adolescente” a eu lieu aux alentours de l’hôpital général de la ville, a ajouté Barkindo Saidu dans son rapport.
Un membre de la milice anti-jihadiste qui assiste l’armée dans la ville et qui a confirmé les multiples attaques-suicides a déclaré que deux de ses camarades et un soldat ont par ailleurs été tués dans un autre attentat suicide visant un poste de sécurité. Ce bilan n’a pas été confirmé de source officielle.