
Au Sénégal, une centaine de personnes sont descendues dans les rues de Dakar vendredi 17 octobre pour dénoncer la le prix de l’électricité, à l’appel du collectif citoyen Noo Lank, avec le soutien de l’APR, le parti de l’ex-président Macky Sall. Certains en ont profité pour crier leur ras-le-bol général contre le régime en place.
« Nous refusons », scandent les manifestants en réponse aux factures énergétiques devenues impossibles à supporter. Pour une consommation inchangée, un père de famille venu défiler dans les rues de Dakar à l’appel du collectif citoyen Noo Lank, est venu dire son impuissance. Il voit les kWh défiler sur les compteurs prépayés pointés du doigt : « Ça coute cher, excessivement cher même… Ce qui n’est pas normal ! L’heure est grave », s’alarme-t-il.
« Au moment où le Sénégal a des ressources comme le gaz où le pétrole, on doit les utiliser »
Le collectif Noo Lank exige une révision des tarifs de la société publique de distribution d’électricité et une refonte plus large de la politique énergétique. « La Sénélec [la société de distribution nationale d’électricité, NDLR] vend moins qu’elle n’achète, donc on ne peut pas se contenter d’être toujours si dépendant, utiliser le fuel qui est beaucoup plus cher, dénonce Mohamed Diallo, secrétaire général de Noo Lank. Au moment où le Sénégal a des ressources comme le gaz où le pétrole, on doit les utiliser dans ce sens pour baisser le prix de l’énergie. »
Dans le cortège, de nombreuses voix se sont greffées pour dire leur sentiment d’avoir été déçues par les promesses non tenues du régime en place. C’est le cas d’Aissata. « On voulait changer le système, on voulait changer la justice sénégalaise, mais malheureusement les choses ont empiré, soupire-t-elle. Ousmane Sonko doit se comporter comme un dirigeant. Maintenant, il est au pouvoir, il n’a qu’à donner des ordres pour nous soulager, c’est tout. » Le collectif Noo Lank a annoncé la poursuite des manifestations jusqu’en région tant qu’aucun système de tarification plus juste ne sera annoncé.