
Navin Ramgoolam présidera ce lundi un Conseil des ministres spécial, à la veille du début des débats budgétaires prévu mardi. Rentré de France hier, il a rencontré Paul Bérenger pour un passage de relais, notamment sur les réactions provoquées par l’annonce du report du paiement de la pension de vieillesse à 65 ans.
Face à la vive colère des Mauriciens, Navin Ramgoolam se retrouve confronté à un véritable dilemme politique.
Quelles options s’offrent à lui pour calmer la contestation populaire ?
Il pourrait décider d’annuler ou de reporter l’entrée en vigueur de la mesure, prévue pour janvier 2026. Une décision qui apaiserait sans doute la colère populaire, mais qui pourrait être perçue comme un recul sous la pression, voire un signe de faiblesse.
Autre possibilité, mieux expliquer la réforme. Le gouvernement pourrait lancer une campagne de communication pour justifier cette décision impopulaire, en mettant en avant les enjeux économiques tels que le vieillissement de la population ou l’insoutenabilité du système tel qu’il est.
Des mesures d’atténuation pourraient aussi être envisagées, comme le maintien de la pension à 60 ans pour les revenus modestes, le ciblage, la création d’une pension progressive selon les revenus ou encore la mise en place de programmes de soutien pour les personnes âgées entre 60 et 65 ans.
Sur le plan stratégique, Navin Ramgoolam pourrait aussi chercher à détourner l’attention en mettant en avant les autres mesures du budget.
La création d’une commission parlementaire ou d’un comité consultatif pour examiner les annonces budgétaires, serait un moyen de gagner du temps tout en donnant l’impression d’un dialogue ouvert. Une commission qui comprendrait des actuaires.
Mais une chose est claire, la colère des Mauriciens est bien réelle, et Navin Ramgoolam doit choisir entre tenir bon pour des raisons économiques, ou faire marche arrière pour préserver la paix sociale. Chaque option comporte ses risques. Pour l’instant, l’opinion publique semble majoritairement opposée à cette réforme.