Pluies diluviennes au Kenya : au moins 45 morts après qu’un barrage naturel a cédé

Cette tragédie porte à plus de 120 morts le bilan d’une saison des pluies particulièrement meurtrière dans le pays.

Au moins 45 personnes sont mortes dans le centre du Kenya après qu’un barrage naturel a cédé sous l’effet des pluies diluviennes qui s’abattent sur le pays depuis plusieurs semaines.

Cette tragédie porte à plus de 120 morts le bilan d’une saison des pluies particulièrement meurtrière dans le pays, où le phénomène climatique El Niño amplifie les précipitations.

Un barrage naturel cède

Situé sur une colline, le barrage d’Old Kijabe, près de la ville de Mai Mahiu située à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Nairobi, s’est formé naturellement au fil des décennies, après les travaux de construction d’une ligne de chemin de fer par les autorités coloniales britanniques.

Dans la nuit de dimanche à lundi, ses contreforts de terre ont cédé, déversant les eaux du lac de retenue adjacent sur les maisons et routes situées en contrebas.

« Nous avons entendu le flot d’eau descendre de la colline vers 1 h du matin (minuit dimanche en France), ça a tout balayé sur son passage. Nous avons récupéré certains corps retenus par les arbres et nous ne savons pas combien sont sous la boue », a raconté un habitant, Stephen Njihia Njoroge.

Le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki, a déclaré que le gouvernement avait ordonné aux autorités locales d’« inspecter tous les barrages et réservoirs d’eau publics et privés dans leurs juridictions dans les 24 heures » et d’identifier « les situations où des ordres d’évacuation obligatoire et de réinstallation temporaire doivent être émis ».

Phénomène climatique El Niño

La rentrée prévue lundi, après trois semaines de vacances, a été reportée d’une semaine, annoncé le ministre de l’Education, Ezekiel Machogu. « Les effets dévastateurs des pluies dans certaines écoles sont si graves qu’il serait imprudent de risquer la vie des élèves et du personnel avant que des mesures d’étanchéité ne soient mises en place pour garantir une sécurité adéquate », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est, les pluies saisonnières se combinent cette année au phénomène climatique El Niño, qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu’au mois de mai, avait prévenu le 5 mars l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Outre une augmentation des températures, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.

En Tanzanie, au moins 155 personnes ont péri dans des inondations ou des glissements de terrain.

Au Burundi, un des pays les plus pauvres du monde, 96 000 personnes ont été déplacées par des mois de pluie ininterrompue, ont annoncé le gouvernement et l’ONU.

D’octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient déjà fait plus de 6 000 morts dans cinq pays de la région.

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