Présidentielle américaine : Joe Biden n’envisage « absolument pas » de retirer sa candidature, selon sa porte-parole

La Maison Blanche a catégoriquement rejeté, mercredi 3 juillet, la possibilité que Joe Biden retire sa candidature pour la présidentielle américaine.

La Maison Blanche a catégoriquement rejeté, mercredi 3 juillet, la possibilité que Joe Biden retire sa candidature pour la présidentielle américaine. Ces déclarations font suite à la parution d’un article du New York Times affirmant que le président américain aurait confié sa crainte de ne pas pouvoir se maintenir s’il ne parvient pas à convaincre dans les prochains jours qu’il est apte à rester en fonction. « Il est faux de suggérer qu’il y a la moindre réflexion pour mettre fin à la campagne », a assuré Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche, .

Près d’une semaine après son duel contre Trump, le démocrate n’a pas effacé la très pénible impression laissée par ces quatre-vingt-dix minutes de débat, au cours desquelles il a bafouillé, regardé dans le vide et parfois perdu le fil de ses pensées. La faute, selon sa porte-parole Karine Jean-Pierre, à un « rhume », dont le président souffrait durant le débat, mais aussi au « décalage horaire », une dizaine de jours après être rentré du G7 en Italie.

Le président « continue à faire campagne » et « reste dans la course », a-t-elle assuré, mercredi devant la presse, malgré les nombreux questionnements concernant l’état de santé du chef de l’Etat. Celui-ci « comprend qu’il est légitime pour les gens de poser cette question, mais on ne peut pas oublier son bilan », a insisté sa porte-parole.

« Apte » à remplir ses fonctions

« Je me suis planté » lors du débat, a lui-même reconnu le président, dans un entretien avec une radio locale du Wisconsin, dont l’intégralité doit être diffusée jeudi. « Je serai dans la course jusqu’au bout et nous allons gagner », a-t-il assuré, lors d’une conférence téléphonique destinée à remotiver ses équipes de campagne, selon une source proche.

Après Lloyd Dodgett (Texas), Raul Grijalva (Arizona) est le deuxième élu démocrate de la Chambre des représentants à appeler ouvertement Joe Biden à « sortir de la course », dans un entretien au New York Times. Mais ces appels n’ont jusqu’ici pas trouvé de relais parmi les poids lourds du parti, notamment chez les gouverneurs, figures influentes de la vie politique américaine, que le président a réunies, mercredi, à la Maison Blanche.

Les gouverneurs démocrates « vont (le) soutenir », ont assuré deux d’entre eux, Wes Moore (Maryland) et Tim Walz (Minnesota), au sortir de la réunion. Pour le second, le président était « apte » à remplir ses fonctions. La gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, étoile montante du parti, n’est pas venue à la rencontre des journalistes mais a écrit sur X  : « Joe Biden est notre candidat. Il est là pour gagner et je le soutiens. »

« Nous aurons une discussion saine avec le président », avait, pour sa part, expliqué, mardi, J. B. Pritzker, gouverneur de l’Illinois, sur la chaîne CNN. « Pour l’instant, Joe Biden est notre candidat, je suis 100 % derrière sa candidature, à moins qu’il ne prenne une autre décision et, dans ce cas, nous échangerons alors tous sur la meilleure marche à suivre », a-t-il ajouté.

Les spéculations enflent, par ailleurs, sur son possible remplacement par la vice-présidente Kamala Harris, qui continue à le soutenir sans faille. En plus de réunir les gouverneurs, il s’est entretenu, mercredi, avec des leaders démocrates au Congrès, où les élus s’inquiètent pour leurs chances lors des législatives accompagnant le scrutin présidentiel de novembre.

Deux sondages publiés, mercredi, par la presse américaine font état d’une nette avance de Donald Trump dans les intentions de vote à l’échelle nationale : il pointe à 47 % contre 44 % pour le New York Times ; à 48 % contre 42 % pour le Wall Street Journal.

Sans prompteur

Joe Biden a prévu de donner, vendredi, une interview à la chaîne télévisée ABC et de tenir une conférence de presse la semaine prochaine, l’objectif étant de prouver sa capacité à s’exprimer sans prompteur. Il se rendra aussi dans deux Etats décisifs, le Michigan (5 juillet) et la Pennsylvanie (7 juillet).

Donald Trump a, lui aussi, prévu un déplacement en Pennsylvanie, le 13 juillet, après un voyage en Floride, le 9. Le républicain de 78 ans « battra n’importe quel démocrate » en novembre, a assuré, mercredi, son équipe de campagne.

 « Nous avons deux images de Joe Biden. L’une est celle d’un homme au service de son pays, qui se bat pour les Américains, bagarreur, agressif, impulsif. Et nous avons aussi cette image de Biden comme un vieil homme auquel il faut probablement retirer ses clés de voiture. La question est de savoir laquelle de ces images s’imposera », commente Peter Loge, professeur à l’université George-Washington.

Tout cela pèse sur les jeunes bénévoles chargés d’animer la campagne à travers le pays. « Ses capacités cognitives semblent avoir considérablement diminué et c’est un énorme problème pour un candidat à la présidentielle », a confié Yampiere Lugo à l’Agence France-Presse. Ce militant démocrate de 25 ans, basé en Caroline du Nord, estime que Joe Biden devra « jeter l’éponge » si les sondages empirent.

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