
Quand les bonnes vieilles méthodes d’investigation n’ont rien donné, il faut faire preuve de créativité. Les données des antennes-relais de téléphonie mobile seront exploitées par les enquêteurs étrangers qui épaulent leurs confrères mauriciens pour élucider le meurtre de l’agent MSM Kaya Kistnen. Son cadavre a été découvert le 18 octobre 2020, 48 heures après sa disparition, dans un champ de cannes à Telfair, Moka.
Le téléphone portable permet parfois de résoudre un homicide. Les limiers étrangers et mauriciens qui enquêtent sur le meurtre de Kaya Kistnen tablent sur les données des stations relais pour déterminer le parcours de l’activiste MSM avant qu’on ne lui ôte la vie.
Il faut parler de bornes pour mieux comprendre le fonctionnement d’un réseau de téléphonie mobile. Une borne téléphonique est une tour sur laquelle les opérateurs connectent leurs antennes, lesquelles enregistrent le numéro de la carte SIM et l’identifiant international du mobile utilisé.
C’est grâce au bornage que les enquêteurs de la CID de la Southern Division ont identifié en octobre 2002 le premier groupe de violeurs de Sandra O’Reilly à Blue-Bay, trois mois après les faits. En France, les signaux du téléphone de l’étudiante vietnamienne Sophie Le Tan, 20 ans, a cessé de borner à proximité du domicile de Jean-Marc Reiser, 58 ans, à Schiltigheim, près de Strasbourg, le 7 septembre 2018. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité pour meurtre le 5 juillet 2022.
Toujours en France, la Japonaise Narumi Kurosaki disparaît le 4 décembre 2016 à Besançon. Des messages sont envoyés à ses proches depuis son téléphone. Le bornage permet de découvrir que l’appareil a été utilisé dans un restaurant le soir de sa disparition. Le numéro de carte bancaire chilienne qui a servi à payer l’addition a mis les enquêteurs sur la piste de son ex-compagnon chilien, Nicolas Zepeda Contreras. Il a été condamné le 22 avril 2022 à 28 ans de réclusion.
Dans le cas de Kaya Kistnen, la MCIT dispose déjà d’une liste de suspects.